Sur les quelque 200 courriers de proches qui lui ont été adressés, une dizaine seulement est parvenue à Christophe Gleizes. Des missives distribuées au compte-gouttes par le personnel de la prison de Tizi Ouzou (Algérie), où le journaliste français de 36 ans attend l’audience de son procès en appel, fixée au mercredi 3 décembre. Depuis le 29 juin, jour où il a appris sa condamnation à sept ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national », il vit dans une cellule de 10 mètres carrés partagée avec un autre détenu.
Ce lien épistolaire, tous les prisonniers s’y accrochent, mais, pour lui, la frustration est encore plus intense. Voilà une quinzaine d’années qu’il se passionne pour l’écriture. « C’est ce qui le porte », résume sa mère, Sylvie Godard, qui trouve très éprouvant de supporter « l’absence de lettres de sa part ». En attendant, le reporter continue de rédiger des poèmes, des courriers et un journal de bord, dans un carnet acheté à la prison.
Avant l’épreuve des dix-huit derniers mois, les lettres ponctuaient déjà les rapports familiaux. « Pour un Noël immatériel, il avait rédigé des biographies sur chaque membre de la famille », poursuit sa mère. Dans l’incapacité d’assister au mariage de son frère cadet, Maxime, en septembre 2024, alors qu’il était depuis cinq mois en Algérie et à ce moment-là soumis à un contrôle judiciaire, il écrivit une réinterprétation de Roméo et Juliette. La pièce, en alexandrins et en six actes, fut jouée par ses proches en son absence.
Entretiens avec des dirigeants de la JSK
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