L’ancien ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a été nommé par le géant chinois Shein au sein de son comité responsabilité sociale et environnementale, a-t-il confirmé auprès du Monde, après une information révélée par La Lettre le 20 décembre.

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M. Castaner explique avoir accepté cette nomination afin que le géant chinois de la fast fashion « aille plus loin dans ses orientations stratégiques en matière d’impact social et environnemental », a-t-il expliqué auprès du Monde. Et ce, alors que Shein fait face à plusieurs accusations ces dernières années : recours au travail forcé des Ouïgours, en Chine ; non-respect des droits humains au sein des ateliers des sous-traitants ; ou encore son fort impact environnemental avec la vente à bas prix de vêtements en polyester.

Pour « faire évoluer une filière », la « puissance publique ne peut pas tout », avance M. Castaner, estimant que « la marche est haute, mais les dirigeants de Shein ont une vraie volonté de s’adapter aux attentes européennes ».

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Examen d’une proposition de loi au Parlement

Shein avait annoncé le 6 décembre la mise en place de comités stratégiques destinés à l’accompagner dans sa démarche de responsabilité sociétale (RSE). Les trois premiers membres recrutés pour former ce premier comité régional, destiné à conseiller le groupe dans la zone Europe, Afrique, Moyen-Orient sont trois Français : l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner donc, l’ex-secrétaire d’Etat aux droits des victimes Nicole Guedj et l’ancien patron de la fédération française de l’assurance Bernard Spitz.

Face à ces nominations, la fédération française du prêt-à-porter féminin a fait part lundi de sa « profonde indignation ». D’autant qu’elles interviennent quelques mois après l’adoption d’une proposition de loi à l’unanimité par l’Assemblée nationale qui vise notamment à « réduire l’impact environnemental de l’industrie textile », fait remarquer la fédération dans son communiqué. Le texte qui doit désormais être examiné par le Sénat instaure notamment un système de « bonus/malus ». Les entreprises les moins vertueuses seraient contraintes de payer des pénalités qui seraient reversées aux sociétés les plus vertueuses.

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Ces nominations « témoigne[nt] d’une tentative manifeste de greenwashing de la part de cette entreprise, qui inonde le marché de vêtements de mauvaise qualité, et de lobbying visant à freiner les efforts législatifs en cours », accuse la Fédération française du prêt-à-porter féminin. Yann Rivoallan, le président de cette fédération cité dans le communiqué, estime que « nous ne pouvons pas laisser les intérêts d’entreprises comme Shein piétiner les efforts de toute une industrie pour adopter des pratiques responsables ». « Ces partenariats honteux entre des politiques et un géant destructeur ne doivent pas influencer notre avenir commun », ajoute-t-il.

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