Adèle Exarchopoulos (Salia) et Gilles Lellouche (Zem) dans « Chien 51 », de Cédric Jimenez.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Que les lecteurs de Chien 51 de Laurent Gaudé, le roman de science-fiction (Actes Sud, 2022) qui a inspiré le nouveau long-métrage de Cédric Jimenez, soient prévenus : le film en est une adaptation très libre. Si le réalisateur de BAC Nord (2021) et de Novembre (2022) en reprend les personnages principaux et une partie de la trame narrative, il en a déplacé tous les enjeux. La critique du capitalisme et du grand rêve transhumaniste laisse place à des problématiques plus proches de l’univers du cinéaste. Où celui-ci se résume à la quête d’individus épris de liberté tentant d’échapper à une « machine » qui se prépare à les broyer.

Dans ses films précédents, cette dernière prenait des atours métaphoriques. Ici, elle se déploie de manière concrète. C’est la partie la plus réussie d’un long-métrage qui fait des technologies de surveillance à la fois son sujet et un outil au service de la fiction. Tels ces drones qui en viennent à constituer de véritables menaces, y compris pour Zem (Gilles Lellouche), policier désabusé, et Salia (Adèle Exarchopoulos), inspectrice vaillante, forcés de collaborer après l’assassinat de Kessel (Thomas Bangalter). Ce dernier est l’inventeur de l’intelligence artificielle Alma, dont se sert au quotidien l’Etat pour tout ce qui touche aux questions de sécurité.

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