
Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a été condamné, lundi 1er décembre, à cinq ans de prison dont un avec sursis et à cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate, dans l’affaire dite du chantage à la « sextape » pour museler un rival. L’édile de 53 ans (ex-Les Républicains, LR) a été reconnu coupable de chantage, d’association de malfaiteurs et de détournement de fonds publics, par le tribunal correctionnel de Lyon.
« Le tribunal a bien entendu tout ce que vous avez opposé » aux accusations, mais « n’a rien trouvé en termes d’excuse » pour minimiser « l’extrême gravité des faits », a déclaré la présidente du tribunal, Brigitte Vernay. Rappelant « le devoir d’exemplarité », « de dignité » et « de représentation », elle a déclaré le maire « entièrement coupable ».
Gaël Perdriau a été condamné avec mandat de dépôt à effet différé, assorti de l’exécution provisoire, autrement dit il sera bientôt incarcéré. A la sortie du tribunal, le maire de Saint-Etienne a annoncé qu’il ferait appel de sa condamnation. « Je suis innocent, cette décision est totalement incompréhensible », a-t-il déclaré.
Peines inférieures pour trois membres de son entourage
Pendant l’enquête et lors de son procès, Gaël Perdriau avait répété n’avoir joué aucun rôle dans le complot ourdi contre son ancien premier adjoint et rival, Gilles Artigues. Ce centriste catholique, opposé au mariage homosexuel, avait été filmé à son insu dans une chambre d’hôtel avec un prostitué en janvier 2015, puis invité à mettre ses différences en sourdine sous peine de voir cette « sextape » diffusée.
Trois anciens membres de l’entourage du maire ont reconnu lors de l’enquête avoir fomenté ce piège. Pour eux, le tribunal a retenu des peines légèrement inférieures. Pierre Gauttieri, qui fut pendant dix ans directeur de cabinet du maire et n’était pas présent à l’audience de délibéré, a été condamné à quatre ans ferme, dont deux avec sursis. Lors de l’instruction, et à la barre, il a assuré que Gaël Perdriau lui avait demandé, dès son élection, en 2014, « une solution pour tenir en respect Gilles Artigues », dont il doutait de la loyauté.
Pour l’ancien adjoint à l’éducation Samy Kéfi-Jérôme, qui avait servi d’appât et avait posé la caméra cachée, le tribunal a retenu une peine de quatre ans de prison dont un avec sursis. Quant à l’ancien compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet, qui a reconnu avoir eu l’idée de piéger Gilles Artigues sur le plan des mœurs, avoir réservé le prostitué et monté les rushs de la vidéo intime, il a été condamné à quatre ans de prison dont un an ferme.
Ce personnage atypique, qui, de son propre aveu, « grenouillait » dans le milieu politique stéphanois, est l’homme par lequel le scandale est arrivé : c’est lui qui, séparé, au chômage, et malade, est allé voir Mediapart avec la « sextape » en 2022.
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Lors du procès, à la fin de septembre, deux couples à la tête d’associations stéphanoises avaient comparu à leurs côtés pour « abus de confiance », soupçonnés d’avoir joué un rôle dans le financement de ce dossier compromettant. Sans être au courant de l’existence de la vidéo, ils étaient accusés d’avoir perçu des subventions municipales, attribuées sur la réserve du maire, et de les avoir reversées à Gilles Rossary-Lenglet. Le tribunal les a relaxés, estimant ne pas avoir discerné d’« intentions frauduleuses » de leur part.




