Sur la planète fossile, le Danemark avait créé la surprise, en 2017, en prenant une décision radicale : la vente de l’activité « oil & gas » de la société Dong Energy et son recentrage sur les seules énergies renouvelables. Rebaptisé Orsted en 2019, le groupe est devenu le premier exploitant mondial d’éoliennes en mer au terme d’une transition amorcée dès la fin des années 2000. « Notre vision est claire : un monde employant uniquement des énergies vertes », affiche-t-il sur son site. Un exemple à suivre par les compagnies pétrolières ? Les taux d’intérêt, le prix des matières premières, une diversification excessive et une boulimie d’investissement ont entraîné l’abandon de projets géants et de lourdes pertes. La vertu écologique ne paie pas, et Orsted est aujourd’hui en difficulté.

Au moment où le groupe danois faisait sa révolution, Shell, BP, TotalEnergies, Equinor ou ENI promettaient de « verdir » (timidement) leur mix énergétique. Les technologies bas ou zéro carbone (éolien, solaire, hydrogène, batteries, capture-stockage du C02…) allaient monter en puissance à l’horizon 2030 et représenter une part croissante de leurs investissements et de leurs activités – même si pétrole et gaz resteraient leur cœur de métier. Cinq ans plus tard, c’est là aussi la désillusion, du moins pour ceux qui ont cru à ces promesses.

« Aucune entreprise n’est alignée sur l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, constate le think tank Carbon Tracker. ENI, TotalEnergies, Repsol et BP se classent en tête, s’engageant à réduire en valeur absolue les émissions de gaz à effet de serre liées à la production et à l’utilisation de leurs produits d’ici à 2030. Mais les objectifs de la plupart des entreprises couvrent uniquement les émissions de leurs opérations. » C’est vrai des firmes américaines et des sociétés publiques comme Saudi Aramco (Arabie saoudite), Pemex (Mexique) et Petrobras (Brésil).

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