Celso Amorim (à gauche) et le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, à Sao Paulo (Brésil), le 29 juin 2010.

Pour un homme qui connaît tout du pouvoir des images, voilà une photo révélatrice. Elle trône sur une étagère de son bureau, à Brasilia, entre des livres d’histoire écornés et un message d’anniversaire encadré du pape François. On l’y voit, tout sourire, posant au côté d’un soldat à la silhouette menue, uniforme blanc bardé de médailles : le général vietnamien Giap, symbole de la lutte décoloniale, tombeur des impérialistes français et américains. Façon, pour Celso Amorim, de revendiquer son appartenance à ce Sud qui défie l’hégémonie du Nord.

« A mes yeux, le Brésil n’a jamais été un pays occidental », lance le diplomate le plus capé, le plus influent et le plus célèbre du Brésil, qui reçoit Le Monde pour un entretien début septembre. Voilà trois décennies que cet homme de 83 ans, barbe et cheveux gris blanc, sourire malicieux et costume clair, façonne la politique étrangère de son pays continent. Inséparable « sherpa » du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, il est l’architecte d’une ligne « active et altière » pour sa nation et tous les pays émergents.

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