
ARTE – LUNDI 6 OCTOBRE À 22 H 50 – DOCUMENTAIRE
Quand Jérôme Clément-Wilz commence à filmer sa vie avec la caméra de son smartphone en 2018, il ne sait pas ce qu’il va découvrir. Il agit d’instinct. Durant six ans, il va documenter sa propre enquête sur les violences qu’il a subies entre ses 13 et ses 15 ans par le prêtre Olivier de Scitivaux, condamné en mai 2024 à dix-sept ans de prison pour des centaines de viols et agressions sexuelles aggravées commis sur quatre enfants, dont le réalisateur.
« A l’époque, je voulais raconter l’épopée complexe d’une victime qui cherche la vérité, explique-t-il au Monde. Traverser une procédure judiciaire, c’est quasiment un travail à plein temps. Et, à cause du déni social et des années qui s’écoulent, on en est réduit à conduire soi-même l’enquête sur un corps, le sien, qui a été violenté il y a longtemps et où les traces semblent avoir disparu. »
Tout au long de ses recherches dans les archives familiales, sur les vidéos tournées au Caméscope, les photos de colonies de vacances à Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), les lieux où il a subi les assauts répétés du prêtre d’Orléans, il est soutenu par ses deux avocats, remarquables d’écoute et de franchise, ainsi que par Marie-Paul, ancienne responsable de l’aumônerie de Sichem qui n’a eu de cesse d’alerter l’évêché sur les agissements du religieux. Son aide, vingt ans plus tard, sera précieuse à Jérôme Clément-Wilz pour combler les blancs de sa mémoire.
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