François Bayrou, lors de la conférence de presse sur sa proposition de budget 2026, à Paris, le 25 août 2025.

Le premier ministre, François Bayrou, a pris la parole pendant une trentaine de minutes lors d’une conférence de presse, lundi 25 août, pour évoquer la rentrée politique marquée par la difficile construction du budget – il entend trouver 44 milliards d’euros d’économies. Voici ce qu’il faut retenir de son intervention.

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Un vote de confiance le 8 septembre

Le premier ministre a annoncé qu’il engagerait le 8 septembre la « responsabilité du gouvernement » devant l’Assemblée nationale, « conformément à l’article 49, alinéa premier, de notre Constitution ». M. Bayrou a dit avoir demandé au président de la République, Emmanuel Macron, « qui l’a accepté », de « convoquer le Parlement en session extraordinaire » pour y prononcer une nouvelle déclaration de politique générale « suivie d’un vote » pouvant entraîner la chute de son gouvernement.

Il s’agira de trancher la « question centrale » de « la maîtrise de nos finances » et de valider le principe de son plan d’économies budgétaires.

Le RN et LFI annoncent qu’ils ne voteront pas la confiance

Le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI), principaux groupes d’opposition à l’Assemblée nationale, ont annoncé qu’ils ne voteront pas la confiance au gouvernement. Le RN « ne votera jamais la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir les Français », a affirmé son président, Jordan Bardella, sur X. Son allié, Eric Ciotti, à la tête de l’Union des droites pour la République (UDR), a fait savoir qu’il prenait la même décision.

« Désormais, chacun est au pied du mur et doit prendre position clairement. Les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement », a affirmé, de son côté, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, sur X.

Le Parti communiste et les Ecologistes ont également annoncé qu’ils ne voteraient pas la confiance au gouvernement.

Les socialistes ne se sont, eux, pas encore exprimés.

La France « en danger » car « au bord du surendettement »

Le premier ministre a assuré lors de sa conférence de presse qu’il existe en France un danger « immédiat ». « Notre pays est en danger parce que nous sommes au bord du surendettement », a-t-il expliqué.

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« Depuis vingt ans, chaque heure de chaque jour et de chaque nuit (…) a augmenté la dette de 12 millions d’euros supplémentaires », a affirmé le premier ministre, qui a rappelé que la dette française s’est accrue de 2 000 milliards d’euros sur les deux dernières décennies. « La dépendance à la dette en France est devenue chronique », s’est alarmé le premier ministre. « La charge de la dette va devenir cette année le budget le plus important de la nation. (…) Les annuités que nous devons rembourser vont être plus lourdes que le budget de l’éducation nationale et que le budget des armées », a-t-il insisté.

« L’an dernier, c’était 60 milliards. Cette année, ce sera 66 milliards. L’année prochaine, en 2026, au mieux 75 milliards », s’inquiète le premier ministre.

La suppression de deux jours fériés est « discutable et amendable »

Lors de sa conférence de presse, François Bayrou a rappelé que la mesure visant la suppression de deux jours fériés – il a suggéré de supprimer le lundi de Pâques et le 8-Mai – est discutable et amendable, comme toutes les mesures évoquées lors de la présentation de ses orientations budgétaires. Or, selon lui, ne débattre que des mesures, « c’est oublier la nécessité du plan d’ensemble ».

Interrogé par des journalistes après son intervention, M. Bayrou a insisté sur ce point et assuré que « les mesures sont pas imposées, jamais ». « Les mesures sont proposées, discutées et adoptées dans une double délibération avec les partenaires sociaux pour les mesures sociales et parlementaires », a répondu le premier ministre.

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L’appel à bloquer la France le 10 septembre, « un mouvement de contestation radicale »

Le premier ministre a qualifié de « mouvement de contestation radicale » l’appel à bloquer le pays le 10 septembre, « dont LFI et M. Mélenchon ont maintenant pris la tête ».

« La France, ce n’est pas ceux qui veulent l’abattre par le désordre, c’est ceux qui veulent la construire par le courage et la générosité », a déclaré M. Bayrou.

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Le Monde

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