L’écrivaine Catherine Millet, en 2022.

Catherine Millet, écrivaine et critique d’art, autrice de cinq récits autobiographiques, dont La Vie sexuelle de Catherine M. (Seuil, 2001), qui a connu un succès mondial, revient dans son nouveau livre, Simone Emonet (Flammarion, 172 pages, 19,50 euros, en librairie le 27 août), sur sa mère et les circonstances de son suicide, en 1982.

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Vous aviez déjà évoqué le suicide de votre mère, Simone Emonet, dans vos livres précédents. Pourquoi lui consacrer aujourd’hui un récit à part entière, plus de quarante ans après sa disparition ?

Eh bien, parce que le fait est tel qu’il fallait plus qu’une évocation pour en rendre compte. Après quelques livres, je constate que ce que je cherche, c’est de m’approcher au plus près de la vérité des perceptions et des sentiments. Je suis assez factuelle, mais en même temps « je creuse », comme m’a dit un jour mon éditrice, Teresa Cremisi. Or un suicide, celui de sa mère, et par défenestration, ce n’est pas rien. Pour m’y confronter, je devais être armée – c’est-à-dire sûre de mes moyens en tant qu’écrivain. Je suis entrée tard dans la carrière, à 50 ans, avec La Vie sexuelle… Pour chaque livre, j’ai cherché la bonne forme, et j’ai été plus exigeante pour celui-ci.

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