Une habitante de Santa Baia de Montes, dans le nord-ouest de l’Espagne, essaie de ralentir la progression d’un incendie, le 14 août 2025.

Toute l’Espagne se trouve, vendredi 15 août, en alerte canicule et le front des incendies continue d’inquiéter les autorités, d’autant que l’agence météorologique a émis un avis de risque « très élevé à extrême » pour une grande partie du pays.

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La péninsule reste en alerte canicule pour le treizième jour d’affilée et même la Cantabrie, région du Nord, jusque-là épargnée, va connaître un pic des températures pouvant dépasser les 40 °C, a annoncé l’agence météorologique nationale Aemet, mettant en garde contre le risque d’incendies « très élevé ou extrême dans la majeure partie du pays (…) jusqu’à lundi ».

Le pays connaît une saison des incendies très intense avec 157 501 hectares déjà réduits en cendres depuis le début de l’année selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS). Pour autant, on est encore bien loin des 306 000 hectares partis en fumée en 2022. L’Espagne a enregistré trois morts dans ces incendies, dont deux jeunes volontaires trentenaires qui ont péri en tentant d’éteindre le feu en Castille-et-Léon (Nord-Ouest) où une douzaine de feux restent très actifs.

Marcos Raton travaille dans une ferme porcine à Sesnandez de Tabara, près de l’un des feux ayant entraîné l’évacuation de plusieurs milliers d’habitants. Quand lui et ses amis ont vu le feu arriver mardi, ils ont emporté des sacs à dos, battes à feu, tuyaux d’arrosage, ont mis « des vêtements appropriés et [sont allés] là-bas pour donner un coup de main », raconte Marcos Raton à l’Agence France-Presse.

Une grande « impuissance »

« A peine arrivés, nous avons commencé à voir des gens brûlés être évacués, une voiture en flammes, un tracteur brûlé, des entrepôts, des garages… », explique le trentenaire qui a ressenti une grande « impuissance ». Persuadé qu’il n’y avait plus « rien à brûler » après les incendies dévastateurs de 2022 dans la région, il se dit désormais convaincu que « cela va continuer à [leur] arriver année après année » et trouve que la population est « abandonnée ».

Angel Roman, maire de Ferreruela, une proche commune, estime qu’il faudrait procéder à « un nettoyage général autour de tous les villages, pour former une bande de sécurité », notamment « débroussailler et nettoyer autour des maisons ».

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Dans ce contexte, les deux principaux partis, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti populaire (PP), s’écharpent sur la gestion des incendies, dans un pays où leur extinction relève en principe de la compétence des régions, le gouvernement central n’intervenant qu’en cas de sinistre de grande ampleur.

Le PP accuse le gouvernement d’avoir réduit les moyens aériens, tandis que le PSOE s’en défend et critique des leaders de l’opposition « absents » du terrain, reprochant à certains d’être en vacances alors que leur région est en proie aux flammes.

Le Monde avec AFP

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