Alors que 16 départements, dont le Bassin parisien, seront placés en vigilance rouge canicule mardi 1er juillet, et que 68 resteront en vigilance orange, Magali Reghezza-Zitt, géographe spécialiste de l’adaptation au changement climatique et ancienne membre du Haut Conseil pour le climat, explique pourquoi la France est mal armée pour faire face aux effets du dérèglement climatique, que ce soit sur les villes, le bâti, les rythmes scolaires ou les conditions de travail.

La France est-elle assez préparée aux vagues de chaleur ?

La population et les élus ont de plus en plus conscience que même en vivant dans un pays riche, on ne sera pas épargnés par la crise climatique. Mais on n’est pas prêts. Le Haut Conseil pour le climat le dit depuis 2020. L’écart entre ce qu’il faudrait faire et la vitesse à laquelle progresse le changement climatique se creuse d’année en année. Le Plan national d’adaptation au changement climatique est insuffisant : on n’a ni une stratégie suffisamment robuste ni assez de moyens.

Plutôt qu’une logique de prévention, on est dans des réponses réactives et curatives qui sont indispensables en situation d’urgence mais qui ne permettent plus de diminuer la menace du réchauffement, et encore moins d’espérer, à terme, survivre dans des conditions décentes. L’importante surmortalité lors des vagues de chaleur ne peut qu’augmenter, avec des conséquences de plus en plus lourdes sur la santé physique et mentale. Pour inverser cette tendance, il y a une grande marche à franchir. Elle a été franchie pour diminuer la vulnérabilité des personnes âgées [après la canicule de 2003 qui avait fait 20 000 morts], mais pas encore pour les écoles ou pour les travailleurs en extérieur.

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