Les députés socialistes Olivier Faure et Emmanuel Grégoire lors de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, à l’Assemblée nationale, le 4 novembre 2025.

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a affirmé, à l’issue de sa rencontre lundi 1er décembre avec le premier ministre, Sébastien Lecornu, que les discussions entre les socialistes et le gouvernement à propos des budgets « progressaient ».

« Nous pouvons dire que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », même si « nous n’en sommes pas encore là », a-t-il affirmé à la sortie d’une entrevue d’une heure et demie avec Sébastien Lecornu. « Nous jugerons en fonction de ce qui nous est présenté in fine », a-t-il précisé. Il a ajouté qu’ils n’avaient pas abordé la possibilité de recourir à nouveau à l’article 49.3 de la Constitution – permettant l’adoption d’un texte sans le vote des députés.

Le chef du gouvernement est à la manœuvre pour tenter d’arracher un compromis, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient en séance mardi à l’Assemblée nationale dans la version transmise par le Sénat, assez éloignée de celle des députés, puisque les sénateurs en ont rejeté la mesure phare, la suspension de la réforme des retraites, principale condition posée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement.

Le Sénat a aussi écarté une piste de recettes arrachée de haute lutte par les socialistes, à savoir la hausse de la CSG sur les revenus du capital. Un premier vote concernant la partie « recettes » est attendu au cours de la semaine, et le vote sur l’ensemble du texte, le 9 décembre.

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M. Lecornu doit aussi discuter dans la journée avec les responsables du Parti communiste français (PCF). Il rencontrera les représentants des Ecologistes mardi et ceux du Rassemblement national mercredi, après avoir vu ceux du groupe LIOT et des Républicains (LR) la semaine dernière. Le premier ministre a par ailleurs prévu des rencontres avec plusieurs organisations patronales et syndicales (le Medef, la CFDT, FO) et échangera avec des parlementaires sur la défense ou l’énergie, thèmes clés du budget de l’Etat.

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Etroitesse du chemin

Samedi, la commission des affaires sociales a rejeté le projet de budget, Les Républicains (LR) votant contre, tandis que le PS s’est abstenu. « On est assez loin d’un accord », a convenu le président de la commission, Frédéric Valletoux, dont le groupe Horizons devrait hésiter en séance entre vote contre et abstention. Le vote de la commission ne préjuge pas forcément de la suite mais témoigne de l’étroitesse du chemin, avec un PS frileux et surtout un « socle commun » de plus en plus timoré.

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Alors que tout indique que LFI et l’alliance RN-UDR voteront contre, il faudrait, pour que ce budget soit adopté, que les groupes de la coalition gouvernementale l’approuvent, et qu’au minimum le PS et les écologistes s’abstiennent. Ou bien que le PS vote pour, alors que les écologistes semblent de plus en plus tentés de voter contre.

Lundi, les socialistes ont redit au premier ministre leurs priorités : « défendre le pouvoir d’achat et les services publics, par la contribution des plus fortunés », comme l’expliquait Boris Vallaud, président des députés PS, au Parisien samedi. Egalement sur la table : le sujet des franchises médicales, dont le gouvernement souhaite le doublement, à rebours de la gauche, et les exonérations de cotisations sociales, dont le PS souhaite la réduction.

Si le gouvernement est décidé à obtenir un vote sur le budget, la petite musique du 49.3 se fait de plus en plus insistante, au PS comme chez LR. L’utilisation de cette arme constitutionnelle, abandonnée par M. Lecornu à la demande du PS, permettrait au gouvernement de faire adopter son texte sans que le PS ni LR ne soient obligés de le voter.

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Le Monde avec AFP

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