
Le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, recevra mercredi matin les responsables du Parti socialiste (PS), avec qui il veut négocier à l’automne un accord sur le budget 2026 pour éviter une censure, a annoncé leur premier secrétaire, Olivier Faure, lundi 15 septembre sur France 2. Les Ecologistes de Marine Tondelier et le Parti communiste français de Fabien Roussel ont également dit à l’Agence France-Presse être reçus mercredi.
Depuis sa nomination mardi, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d’abord les partis de son « socle commun » (bloc central et Les Républicains), puis avec les syndicats et les organisations patronales, avec qui il mène des entretiens encore lundi et mardi. Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. Déjà menacé de censure par La France insoumise et le Rassemblement national, Sébastien Lecornu peut éviter de connaître le même sort que ses prédécesseurs grâce au PS.
Lecornu prêt à « travailler sans idéologie »
Au cœur de ce rendez-vous, le projet de budget 2026 que le gouvernement devra présenter avant la mi-octobre au Parlement. Les socialistes posent notamment comme conditions un moindre effort d’économies l’année prochaine que ce qu’envisageait François Bayrou et une fiscalité plus forte des plus riches, à travers la taxe sur les très hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman (2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros).
Sébastien Lecornu, s’il s’est dit prêt samedi à « travailler sans idéologie » sur les questions « de justice fiscale » et de « répartition de l’effort », a déjà fait comprendre son hostilité à cette taxe Zucman, et notamment au fait de taxer le patrimoine professionnel, « car c’est ce qui permet de créer des emplois ». « Quand on parle patrimoine professionnel, vous pensez à la machine-outil ou aux tracteurs mais pas du tout. On parle d’actions. La fortune des ultrariches, elle est essentiellement en actions », lui a répondu Olivier Faure.
« Si vous dites que, dans la base imposable, on retire ce qui est l’essentiel de leur richesse, en réalité, vous n’avez rien à imposer, a-t-il argumenté. C’était déjà le problème avec l’impôt sur la fortune [supprimé par Emmanuel Macron] qui touchait les petits riches et épargnait les ultrariches parce que les ultrariches placent leur argent dans des holdings. »