
Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, laisse planer la menace d’une censure du gouvernement, à la veille du début de l’examen de la partie recettes du budget à l’Assemblée nationale. « Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman (…), s’il n’est pas capable de voter l’ISF [impôt sur la fortune] sur les milliardaires (…), s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite. Le débat budgétaire s’arrêtera très vite », a-t-il fait savoir au Parisien dans un entretien publié jeudi 23 octobre.
« Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment », a-t-il complété, alors que le groupe socialiste n’avait pas voté la censure contre le gouvernement Lecornu le 16 octobre, faisant échouer la motion déposée par La France insoumise.
Joint par l’Agence France-Presse, le chef de file du Parti socialiste (PS) sur le budget, Philippe Brun, a fait savoir que « les macronistes ont quarante-huit heures pour dire les concessions qu’ils sont prêts à nous accorder ». « Si nous ne votons pas la première partie, alors il n’y aura pas de budget », insiste-t-il. Lors de l’examen en commission (qui précède l’examen dans l’hémicycle de l’Assemblée et fait office de répétition générale) de la partie recettes du budget de l’Etat pour 2026, ce texte a été largement rejeté par les députés.
« Inflexibilité » du camp macroniste
Au cours des débats en commission, la taxe Zucman visant les « ultrariches » et le rétablissement de l’ISF ont été rejetés par les macronistes. « Le compte n’y est pas. La justice fiscale n’est pas au rendez-vous et fait peser sur les classes moyennes et populaires des efforts qui ne sont pas demandés aux milliardaires et aux multinationales », insiste Boris Vallaud dans Le Parisien.
Du côté des Ecologistes, les députés ont aussi dénoncé l’« inflexibilité » du camp macroniste sur les mesures de justice fiscale, le soupçonnant de vouloir « passer en force » à la fin du débat, au cours d’une présentation de leur contre-budget à l’Assemblée. « Rien n’a été obtenu pour corriger un peu les déséquilibres d’équité fiscale mis en évidence ces derniers mois », a déploré le député Tristan Lahais (Génération.s), jeudi à l’Assemblée nationale.
Pour la présidente du groupe, Cyrielle Chatelain, le « refus des macronistes » de questionner leur politique de l’offre illustre « l’assurance de celles et ceux qui savent qu’à la fin ils pourront passer en force ». Car le « non-dit », c’est la possibilité pour le gouvernement « de passer par ordonnances » si le projet de loi de finances n’est pas voté dans les délais impartis, ou d’utiliser à la fin l’article 49.3, en dépit de la promesse de M. Lecornu de ne pas y recourir, selon elle.