A Port-Marly (Yvelines), la politesse imposait encore de lui donner du « monsieur le ministre » à l’occasion de la rentrée du parti Les Républicains (LR) samedi 6 et dimanche 7 septembre. Mais pour combien de temps encore ? Bruno Retailleau est un ministre de l’intérieur en sursis. Très vite, il a acté la chute inéluctable de François Bayrou à l’issue du vote de confiance demandé par le premier ministre à l’Assemblée nationale, lundi.
« Septembre sera le mois de tous les dangers », admet à la tribune le président de LR en évoquant les différentes journées d’action des syndicats et le mouvement Bloquons tout du 10 septembre. Pour lui, le danger est surtout politique. Le Vendéen souhaiterait étirer encore un peu son bail Place Beauvau. Le théorème est très sarkozyste : la droite n’existe et elle ne s’incarne qu’aux responsabilités. A 64 ans passés, il en est la preuve éclatante. « Dans l’idéal, il faudrait qu’il reste jusqu’à l’été prochain mais ça risque d’être compliqué », s’inquiète un cadre du parti.
Les « Bruno président » et les applaudissements des 2 500 adhérents présents à Port-Marly réchauffent peut-être le cœur de l’ancien sénateur, mais ne changent rien à la donne politique du moment. Le président de LR ne maîtrise ni son agenda ni son destin. Oublié le claquage de porte programmé pour prendre l’opinion à témoin et se désarrimer de la Macronie (au hasard sur des sujets comme l’immigration ou le conflit avec l’Algérie) ; Bruno Retailleau s’apprête à découvrir l’inconfort d’une vie de ministre démissionnaire. Et l’incertitude qui va avec.
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