Bruno Le Maire, alors ministre de l’économie, à Paris, le 14 juillet 2024.

Considéré pour beaucoup comme l’homme du dérapage des finances publiques, il était devenu un point de crispation entre Les Républicains (LR) et Matignon. Bruno Le Maire a été brièvement nommé dimanche ministre des armées dans le gouvernement de Sébastien Lecornu. Mais ce dernier a démissionné lundi matin, une douzaine d’heures après l’annonce de son gouvernement, devenant le premier ministre le plus éphémère de la Ve République. Et M. Le Maire a lui aussi annoncé lundi soir renoncer à participer au gouvernement démissionnaire pour « permettre la reprise des discussions ».

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« Bruno Le Maire, ministre d’Etat, ministre des armées et des anciens combattants, est, à sa demande, déchargé de l’expédition des affaires courantes », est-il inscrit au Journal officiel, mardi 7 octobre. L’intérim du ministère des armées sera assuré par Matignon, précise la même source.

Contacté à deux reprises, vendredi, par Emmanuel Moulin, secrétaire général de l’Elysée, qui fut son directeur du cabinet à Bercy (2017-2020), puis par son ancien collaborateur Sébastien Lecornu, samedi, Bruno Le Maire, retiré de la vie politique depuis un an, a été rappelé par Emmanuel Macron lui-même, dimanche, pour succéder au nouveau chef du gouvernement à la tête du ministère des armées.

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Le retour surprise aux armées de l’ancien ministre de l’économie (2017-2024) Bruno Le Maire a courroucé la droite, qui voit en lui un symbole du dérapage budgétaire des dernières années de gouvernement macroniste. Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a précipité la chute de Sébastien Lecornu en remettant en cause dimanche soir la participation de LR au gouvernement à peine celui-ci formé, affirmant ne pas avoir été informé du retour de M. Le Maire dans l’équipe où il avait accepté de revenir, toujours comme ministre de l’intérieur.

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Aval de la HATVP

Bruno Le Maire va ainsi reprendre ses cours en Suisse comme « professeur invité » au centre Enterprise for Society (E4S). L’ex-locataire de Bercy a rejoint l’E4S en septembre 2024 pour y enseigner dans ses trois institutions académiques (Université de Lausanne, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et International Institute for Management Development).

En revanche, Bruno Le Maire n’est plus consultant pour le groupe néerlandais ASML, a déclaré une porte-parole du fabricant de machine de pointe pour le secteur des semi-conducteurs, mardi matin.

En décembre 2024, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avait estimé, sous réserve, compatible la demande de Bruno Le Maire de pouvoir délivrer des prestations de conseil auprès d’ASML. Elle avait notamment préconisé certaines mesures, comme « s’abstenir » de « toute démarche, y compris de représentation d’intérêts » auprès de membres du gouvernement en exercice, ou qui l’étaient en même temps que lui.

Quelques mois plus tôt, en septembre 2024, la HATVP avait donné son aval à Bruno Le Maire pour qu’il enseigne à Lausanne, en Suisse, « dans le domaine de l’économie politique et des relations internationales ».

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Le Monde

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