Longtemps relégués au rang de « distraction inutile » face à la domination américaine, les marchés émergents signent un retour spectaculaire cette année. L’indice MSCI des marchés émergents a bondi de 28 % en dollars (+ 11 % en euros), battant l’indice MSCI World (+ 17 % en dollars, + 7 % en euros) depuis janvier. Un rebond tiré par les marchés chinois (+ 30 % en monnaie locale) et la Corée du Sud (+ 65 %), qui pourrait rejaillir sur d’autres pays phares de l’univers des émergents, Inde, Mexique, Brésil…

« Depuis l’élection de Donald Trump et la montée des inquiétudes sur le dollar, les investisseurs cherchent à se diversifier hors des Etats-Unis », constate Mathieu Caquineau, directeur de la recherche actions Europe et Asie chez Morningstar. Et comme les gérants investis sur la thématique « monde » sont très sous-exposés aux « émergents » – 5,5 % de leurs allocations, contre 10-11 % dans l’indice MSCI World –, le mouvement est potentiellement puissant.

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« Un transfert de 1 % des en-cours mondiaux vers les émergents représenterait un afflux de 400 milliards de dollars [345 milliards d’euros] », souligne Bruno Vanier, président de la société de gestion spécialisée dans les marchés émergents Gemway. Fait notable, « ce sont d’abord les investisseurs locaux qui ont lancé ce mouvement, rapatriant 230 milliards de dollars en 2024 et 62 milliards cette année, avant d’être rejoints par les investisseurs internationaux durant ce mois de septembre », indique-t-il. « Ces flux sont susceptibles d’alimenter une nouvelle appréciation des devises locales », ajoute Francis Tan, stratégiste Asie chez Indosuez Wealth Management, qui estime, comme la majorité des gestionnaires, que la baisse de la devise américaine n’est pas terminée.

Le rebond de la tech

La Chine devrait continuer à jouer un rôle moteur. « La Bourse chinoise bénéficie de deux catalyseurs : le revirement pro-business du président Xi Jinping et le phénomène Deepseek, emblématique de l’essor de l’intelligence artificielle [IA], de la robotique et des véhicules électriques », affirme Jean-Marie Mercadal, directeur de Syncicap AM (groupe OFI Invest). Comme dans l’automobile, les marques locales de luxe s’imposent. Et si la Chine reste confrontée à des défis structurels, notamment celui d’une économie trop tournée vers l’export, le quinzième plan quinquennal devrait soutenir la consommation afin de maintenir un objectif de croissance de 5 %.

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