Une violente bagarre a éclaté, lundi 12 mai au soir, dans l’enceinte de la cour d’assises de la Gironde lors du procès de trois jeunes hommes, jugés pour la mort de Lionel, 16 ans, mortellement blessé lors d’une fusillade, sur fond de rivalités entre quartiers bordelais.

« A l’issue de la première journée d’audience, des incidents graves ont eu lieu dans la salle d’audience et la salle des pas perdus de la cour d’appel, entraînant en particulier des blessures sur les fonctionnaires de police intervenus pour ramener l’ordre », écrit la cour d’appel dans un communiqué. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de la rixe, de même source.

« L’atmosphère était étonnamment calme toute la journée. Puis, en fin d’audience, on a vu arriver au compte-gouttes une vingtaine de jeunes habillés de noir, qui se sont assis sur un banc au fond de la salle », décrit Me Yann Herrera, qui défend les proches de Lionel Sess. Alors que la salle se vidait, « des dizaines de personnes ont commencé à se battre, dont certaines portaient des gants coqués, dans un sas entre la salle d’audience et la salle des pas perdus, puis dans la salle d’audience elle-même », détaille l’avocat.

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« Une horde d’une vingtaine de personnes se sont notamment rués sur mon client, qui a été blessé à l’épaule », décrit à son tour un des avocats des accusés qui comparaissait libre, Me Grégoire Mouly. « De ma vie d’avocat, je n’ai jamais vu un tel déferlement de violence dans une salle d’audience », pointe ce dernier.

« Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez »

La cour d’appel de Bordeaux a fait savoir que l’audience prévue jusqu’au 23 mai « se poursuivra jusqu’à son terme sous surveillance renforcée ».

Le samedi 2 janvier 2021, peu après 22 heures, au pied d’un immeuble du quartier des Aubiers, dans le nord de Bordeaux, Lionel vendait des pâtisseries pour partir au ski, lorsque des tireurs ont ouvert le feu au fusil automatique au pied de son immeuble.

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« Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez », lance l’un d’eux, d’après des témoins. Un homme cagoulé poursuivra les adolescents en fuite, sous les cris de « Fumez les petits », ont raconté victimes et riverains aux enquêteurs.

Trois mineurs, âgée de 13 à 16 ans, se réfugient alors grièvement blessés dans les bâtiments alentours. Lionel restera inanimé au sol, touché par deux balles dont une dans le thorax.

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Le Monde avec AFP

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