
L’agglomération de Besançon, dirigée par la gauche, a annulé la participation du philosophe Raphaël Enthoven à un festival littéraire prévu du 19 au 21 septembre, en raison de propos de l’auteur sur la situation à Gaza, a-t-elle déclaré, jeudi 4 septembre.
« Les récentes déclarations polémiques de M. Enthoven sont de nature à remettre en cause la sérénité du déroulement du festival littéraire Livres dans la boucle », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une porte-parole. « Dans ces conditions, l’organisateur Grand Besançon Métropole a demandé au prestataire de la manifestation d’annuler sa venue fin septembre », a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué publié mercredi, la section de Besançon du Parti communiste français (PCF) – membre de la majorité municipale – s’était émue de la venue annoncée de M. Enthoven, en dénonçant des « propos inadmissibles » qu’il avait tenus sur le réseau social X le 15 août.
« Caractère intolérable de ces propos »
L’écrivain – qui vient de publier L’Albatros (L’Observatoire, 240 pages, 22 euros) en cette rentrée littéraire – avait affirmé : « Il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse. »
Le lendemain, il avait précisé, toujours sur X : « On connaît des dizaines d’exemples avérés de faux “journalistes” qui sont en réalité des combattants du Hamas ou des preneurs d’otages. Combien d’exemples a-t-on de journalistes libres de travailler à Gaza qui ne soient liés ni de près ni de loin à l’organisation terroriste ? »
Après ces déclarations, « Raphaël Enthoven a essuyé insultes et menaces de mort. Ce qui est évidemment condamnable », a commenté le PCF de Besançon. « Mais cela ne doit pas faire oublier le caractère intolérable de ces propos », qui « donnent tout simplement carte blanche à l’armée israélienne pour assassiner sans honte ceux qui voudraient informer et dénoncer ses forfaits », a dénoncé le PCF.
Plus de 250 médias dans 70 pays ont participé, lundi, à une opération pour dénoncer les meurtres, par l’armée israélienne, de nombreux journalistes à Gaza – plus de 210, selon l’ONG Reporters sans frontières.