« Tout cela n’est qu’une farce » : dans la bande de Gaza, des Palestiniens prudents après l’annonce du plan de Donald Trump

« Tout cela n’est qu’une farce », s’énerve Abou Mazen Nassar depuis la bande de Gaza, auprès des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) peu après la présentation par le président américain d’un plan de paix pour le territoire palestinien, auquel le premier ministre israélien a apporté son soutien.

« Trump et Nétanyahou nous mentent », ajoute le cinquantenaire qui ne voit dans l’offre de Donald Trump « aucune garantie » pour la fin de la guerre.

Cet employé de l’Autorité palestinienne a dû quitter son logement de Beit Lahya, dans le nord du territoire, en raison des combats et des bombardements, et vit désormais sous une tente à Deir Al-Balah, dans le Centre, avec sa famille, dans des conditions particulièrement difficiles.

La plupart des Palestiniens avec lesquels l’AFP a pu s’entretenir dans la bande de Gaza ont accueilli le plan présenté par Donald Trump avec beaucoup de prudence. « Remettre les prisonniers israéliens [otages] sans garanties de fin de guerre ne sera pas accepté par le Hamas », pose d’emblée Najwa Muslim, également dans le centre de la bande de Gaza, à Al-Zawaida.

Le Hamas avait par le passé, dans le cadre de négociations indirectes avec Israël pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, exigé d’obtenir un cessez-le-feu permanent et définitif en échange de la libération des derniers otages retenus dans la bande de Gaza.

« Clairement, ce plan est irréaliste, et il a été élaboré avec des conditions que les Etats-Unis et Israël savent que le Hamas n’acceptera pas », confirme Ibrahim Joudeh, un ingénieur informatique de 39 ans originaire du sud du territoire, vivant sous une tente d’Al-Mawasi (Sud). Les déclarations à Washington n’augurent que de nouvelles « souffrances », dit-il.

« Nous attendions l’annonce d’un cessez-le-feu. Trump dit que le Hamas doit accepter et affirme en même temps que ce dernier n’aura aucun rôle à Gaza après la guerre, mais en fait peu nous importe qui gouvernera Gaza (…) nous voulons l’arrêt de la guerre », abonde Mohammed Al-Beltaji, depuis la ville de Gaza, dans le Nord. « Tout ce que nous voulons, c’est que les bombardements et les morts cessent », ajoute-t-il, depuis ce territoire exsangue après bientôt deux ans d’une guerre dévastatrice.

Share.
Exit mobile version