
Une longue silhouette en costume-cravate marche au bord d’une route, puis à travers champs, une valise à roulettes à la main. En chemin, l’homme regardera dans les yeux un cerf, un renard, une chouette, une chenille… Samir Guesmi incarne l’énigmatique Darius dans Animal totem (en salle le 10 décembre), le nouveau long-métrage de Benoît Delépine, né en 1958, réalisé sans son complice Gustave Kervern, avec lequel il a cosigné une bonne dizaine de films – parmi lesquels Aaltra (2004), Louise-Michel (2008), Mammuth (2010), En même temps (2022).
Le personnage de Darius semble investi d’une étrange mission connectée avec la nature, dans ce conte minimaliste et radical, qui gagne peu à peu en folie. Présenté mardi 26 août, en avant-première, au Festival du film francophone d’Angoulême (jusqu’au 30 août), ce road-movie en Picardie dépose quelques épines dans le camp des chasseurs et agriculteurs qui utilisent des pesticides. « J’espère qu’ils viendront voir le film ! Je suis pour que l’on discute tous ensemble », lance Benoît Delépine, qui réside près d’Angoulême et a pris un bain de foule à l’issue de la projection. Précisant à l’attention d’une festivalière que son tee-shirt barré du mot « charentais » a un sens caché : « C’est l’anagramme d’“anarchiste”. »
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