Benjamin, Ciaran, Harvey, Irma, Carmen, Gabriel… Les ouragans et les tempêtes portent tous des prénoms, d’homme ou de femme. Voici comment les deux principaux organismes qui baptisent les ouragans au niveau mondial les choisissent.

Qui nomme les tempêtes et ouragans ?

Cela dépend du premier pays touché par la tempête. Depuis 2017, l’Europe est divisée en cinq zones, au sein desquelles les services météos s’associent pour nommer conjointement le phénomène.

Dans le cas de Benjamin, qui doit frapper la façade atlantique et le littoral de la Manche dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 octobre, c’est Météo France qui a choisi ce nom en accord avec ses partenaires du groupe « Sud-Ouest » (Portugal, l’Espagne, Belgique, Luxembourg et Andorre).

Pour le reste du monde, l’organisation météorologique mondiale (OMM) fait autorité. En revanche, elle ne baptise un vent que s’il dépasse la vitesse de 119 km/h et qu’il est accompagné de pluies torrentielles. Cette organisation délègue à cinq organismes régionaux le rôle de choisir les noms.

Voir l’infographie : 241 cyclones en seize ans dans l’Atlantique Nord et les Antilles

Pourquoi leur donner des prénoms ?

L’OMM explique sur son site Internet que si l’on donne des prénoms aux ouragans, c’est tout d’abord pour « aider à identifier rapidement les tempêtes dans les messages d’alertes, car les noms sont beaucoup plus simples à retenir que des nombres ou des termes techniques », comme cela a pu être le cas par le passé.

Dans le même but, l’OMM explique donner de préférence « des noms familiers à la région où va se produire l’événement ». Ainsi, pour les tempêtes qui vont toucher le Japon, sont préférés Usagi, Koguma ou Tokage par exemple. Tandis que l’Australie verra plutôt débarquer Kate, Jack ou Fletcher.

Comment sont choisis les prénoms ?

L’OMM prend la question du choix des prénoms très au sérieux et suit une procédure stricte. Les cinq organismes régionaux délégués à cette mission établissent chacun cinq listes de prénoms, un par lettre de l’alphabet, qui sont réutilisés en rotation.

Par exemple, le prénom Cindy qui a été utilisé pour désigner un cyclone tropical en juin 2017, a été réutilisé en 2023. La seule raison pour laquelle un nom peut être retiré de la liste, c’est lorsqu’une tempête est particulièrement destructrice ou meurtrière. « L’utilisation future de ce même nom serait inappropriée », justifie l’OMM sur son site. Ainsi, Katrina a été retirée de la liste, tout comme Mitch, Sandy, et probablement Irma, qui est l’ouragan le plus puissant jamais enregistré dans l’Atlantique.

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A noter que le nom « Isis » a été retiré de la liste en 2015. D’abord donné en référence à la déesse égyptienne, il est aussi devenu l’acronyme anglophone pour Islamic State of Iraq and Greater Syria… soit l’organisation Etat islamique, en français.

L’université libre de Berlin propose quant à elle d’acheter un nom grâce au programme Adopt a Vortex, et ce depuis 2002. Un anticyclone coûte 390 euros, là où une dépression, qui dure moins longtemps et offre donc moins d’exposition, coûte 260 euros. Une somme qui sert à financer l’institut de météorologie de l’université libre de Berlin.

Les noms des ouragans ont d’abord été donnés arbitrairement, sans règles précises. Par exemple, l’ouragan Antje de 1858 tient son nom d’un bateau dont il a détruit le mat.

Nom masculin ou féminin ?

Depuis 1950, l’OMM n’utilisait que des prénoms féminins pour baptiser les ouragans. Depuis 1979, sont alternés noms féminins et masculins, dans l’ordre alphabétique (comme pour Harvey, Irma, Jose et Katia cette année par exemple).

L’université de Berlin, quant à elle, a attendu 1998 pour soulever le problème. « Le débat a été porté pour savoir si c’était de la discrimination de donner aux dépressions, et donc au mauvais temps, des noms féminins. Là où les anticyclones, qui apportent du beau temps, avaient des noms masculins », explique le site Internet de l’université. La pratique a été jugée sexiste et sont depuis donnés alternativement, d’une année sur l’autre, des noms masculins ou féminins.

Un changement qui n’empêche pas les stéréotypes liés au genre. Une étude menée par l’université de l’Illinois a montré que les ouragans ayant touché les Etats-Unis possédant un nom féminin feraient plus de morts que ceux ayant un nom masculin. En cause, non pas le phénomène lui-même, mais les ouragans aux prénoms féminins… seraient perçus comme moins dangereux que ceux aux prénoms masculins. Ainsi Alexandre paraîtrait plus menaçant qu’Alexandra.

Lire le zoom : Pourquoi les cyclones du genre féminin sont les plus meurtriers

Cet article est une republication d’un article paru pour la première fois en 2017.

Correction, le 1er novembre à 16h50 : actualisation d’une information obsolète sur le rôle de l’université de Berlin dans le nommage des tempêtes.

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