Lorsqu’il est sorti de sa voiture, qu’il venait de garer devant la cathédrale Saint-François-d’Assise, les conversations des quelques badauds présents sur le trottoir de cette avenue centrale et bruyante d’Alep se sont suspendues une fraction de seconde. Après un hochement de tête en signe de déférence, elles ont repris, l’air de rien, avant que l’imposante silhouette en soutane noire ne disparaisse derrière les hauts murs de sa vicairie.

L’évêque Hanna Jallouf, chef des catholiques latins dans le pays, est une figure-clé de la Syrie d’aujourd’hui, un des personnages centraux des bouleversements en cours. C’est lui qui est en contact de longue date avec les nouveaux maîtres du pouvoir, les combattants du groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), et en particulier son chef, Ahmed Al-Charaa, anciennement connu sous son nom de guerre d’Abou Mohammed Al-Joulani.

Immédiatement après la chute du régime Al-Assad, le 8 décembre, le nom d’Hanna Jallouf a circulé pour qu’il devienne le nouveau maire d’Alep. La rumeur a été démentie, mais elle a eu pour effet de donner une image d’ouverture des rebelles. Aujourd’hui, l’homme d’Eise en sourit : « Nous ne sommes pas des politiques. »

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