
L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Comment rendre compte au plus juste de la complexité de vies tortueuses ? Pour son premier long-métrage derrière la caméra, l’Américaine Kristen Stewart a opté pour une approche impressionniste. Lidia (Imogen Poots), l’héroïne de The Chronology of Water, Prix de la révélation au festival de Deauville, est portraiturée sous la forme de fragments au fil d’une temporalité non linéaire. Le montage a des allures de composition musicale d’images où le dialogue est souvent relégué au second plan, fruit d’un impressionnant travail sur le son. L’intériorité du personnage est donnée à entendre par une voix off très présente.
Esthétiquement, The Chronology of Water a quelque chose de brut, presque punk. En travaillant les motifs de l’eau et de la peau comme autant de surfaces à explorer, Kristen Stewart touche du doigt la réalité incertaine de toute chose. Le film est l’adaptation de La Mécanique des fluides (Denoël, 2014), confession sans fard de l’Américaine Lidia Yuknavitch qui a déposé sur la page, à 48 ans, une vie d’excès, d’addictions, de violence, de sexe et d’amour sauvée par sa rencontre avec la littérature, les mots formant comme une deuxième enveloppe protectrice.
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