
Guerre des nerfs, guerre hybride ou guerre tout court ? La multiplication des survols de drones dans plusieurs Etats européens et l’incursion de chasseurs russes dans le ciel estonien nourrissent le débat sur la nature et la gravité de la menace que Moscou fait planer sur le Vieux Continent. Les Européens prennent conscience, au fil des incidents prêtés à Moscou, que le conflit dépasse le théâtre ukrainien, plus de trois ans après l’invasion à grande échelle menée par la Russie. Ils tentent donc de faire évoluer leur vocabulaire et leur doctrine, non sans cultiver une grande prudence, pour ne pas paniquer les populations mais aussi pour éviter tout risque d’escalade.
Si la France n’est pas visée à ce jour par ces incursions, Emmanuel Macron parle désormais d’une « confrontation permanente » avec la Russie, qu’il considère, « outre le terrorisme », comme « la plus grande menace structurelle pour les Européens ». Une menace longtemps « sous-estimée », mais pas encore un ennemi dans le langage du président français. « Les drones peuvent être détruits, point final », a jugé le chef de l’Etat. Mais ce dernier s’abstient de parler de « guerre » entre Moscou et le continent européen. « On ne passe plus du jour au lendemain de l’état de paix à l’état de guerre », a-t-il confié dans un entretien au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 1er octobre.
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