
La vacance du pouvoir n’aura duré que quelques heures à Matignon. Pas de concertations préalables à l’Elysée ni d’adresse solennelle du chef de l’Etat aux Français. Emmanuel Macron a rompu, mardi 9 septembre, avec le cérémonial habituel, souvent long et tortueux sous sa présidence, pour les nominations des six premiers ministres qui se sont succédé depuis 2017, d’Edouard Philippe jusqu’à François Bayrou, renversé lundi, après l’échec historique du vote de confiance à l’Assemblée. Peu avant 20 heures, c’est par un communiqué que l’Elysée a confirmé la rumeur qui enflait d’heure en heure : le ministre des armées, Sébastien Lecornu, prend place à Matignon, devenant ainsi le cinquième chef de gouvernement nommé depuis 2022. Le locataire de l’Elysée l’a « chargé de consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois ».
Emmanuel Macron était-il si impatient d’acter la rupture avec l’ère Bayrou ? Force est de constater qu’en nommant rue de Varenne l’un de ses plus fidèles collaborateurs – trente-cinq ans plus jeune que son prédécesseur –, le chef de l’Etat cherche à relancer un second quinquennat encalminé par les difficultés toujours plus grandes, liées à son absence de majorité à l’Assemblée.
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