C’est toujours le même manège et, à chaque fois, cela fait son effet. Soudain, un homme à la tronçonneuse, dégoulinant de sang derrière son masque de cuir, surgit d’un cagibi et se met à courser les visiteurs dans les allées, armé de son engin vrombissant. Autour, ça chahute, ça hurle d’effroi, ça se bouscule dans tous les sens : l’acteur, de service au Parc Astérix pour cette période de Halloween, joue à fond son rôle de monstre, quitte à laisser quelques enfants effrayés sur son passage.
Depuis un banc, Tiffany Mahias observe le spectacle d’un air amusé. « Je viens souvent au Parc Astérix, juste avec ma mère. On adore l’ambiance. Mon mari et mon père, ça ne les intéresse pas trop. C’est notre petit plaisir à toutes les deux », commente cette coiffeuse de 34 ans, qui vit à Mogneville, dans l’Oise. « Avant, on faisait Disney, mais c’est devenu trop cher. Ce qu’on aime, c’est qu’on entre, et on oublie nos soucis », poursuit sa mère, Catherine, qui a enfilé, comme sa fille, un sweat « Parc Astérix » pour la journée.
Du dépaysement, des rires et de l’adrénaline : trente-cinq ans après son ouverture, en 1989, la formule du Parc Astérix continue d’attirer. Le site, propriété de la Compagnie des Alpes, a enregistré 2,8 millions d’entrées entre octobre 2023 et septembre 2024, un chiffre similaire, de justesse, à celui de l’année précédente – le plus haut de son histoire. « Astérix » figure ainsi au deuxième rang des parcs les plus fréquentés de France, ex aequo, cette année, avec le Puy du Fou. Mais loin derrière Disneyland-Paris, fort de ses 10 millions de visiteurs annuels. Ses forces : des nouveautés tous les ans − cette année, « La Tour de Numérobis » et une comédie musicale − et de multiples attractions à sensations, prisées des adolescents et des jeunes adultes. Ses faiblesses : son manque d’accessibilité hors voiture et une offre perçue comme moins adaptée aux jeunes enfants.
Aussi, malgré les hausses de prix, le village d’Astérix reste-t-il plus abordable que le royaume de Mickey : pendant ces vacances de la Toussaint, l’entrée est à 62 euros par adulte (+ 20 % en cinq ans) contre 124 euros pour l’accès aux deux parcs Disneyland. Et, en cette période de tensions sur le pouvoir d’achat, ça compte. « J’adore Disneyland, je crois que c’est mon parc préféré, mais je n’y vais plus à cause des tarifs », évoque Mina, 23 ans, depuis la file d’attente d’une maison hantée installée pour Halloween. Educatrice canine à Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), elle est venue avec son frère étudiant, Liam, et sa mère, Peggy. « On a eu des places à 37 euros, grâce à mon comité d’entreprise », évoque cette dernière, cheffe de service dans une structure pour personnes handicapées.
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