« Le 10 septembre, on bloque tout ! » Le graffiti rouge s’affiche sur Telegram, le 1er août. « C’est un des premiers tags aperçus, bravo », se félicite Andrea, qui diffuse la photo dans le canal « Indignons-nous ! ». Sur la messagerie, comme sur Facebook, TikTok, X, Instagram et parfois des sites spécifiques, ils sont, depuis la mi-juillet, des milliers de comptes francophones à discuter et à s’organiser pour un « blocage du pays » le jour J.
Les tensions sont nombreuses. « Bien triste comment le groupe est passé d’un appel au boycott à un appel aux manifestations », regrette, le même jour, un certain « K T ». « Il y a boycott et boycott. Celui initial était un peu bébête », cingle Greg en réponse.
En quelques semaines, l’appel a fédéré des contestataires issus autant de la gauche radicale que de l’extrême droite et des communautés « antisystème » nées pendant les « gilets jaunes » et le Covid-19. Résultat : les finalités du 10 septembre (être mieux rémunéré, défier le gouvernement…) comme les moyens employés (grève, confinement volontaire, boycott commercial…) ont des significations très opposées en fonction des convictions politiques.
Au sein de l’exécutif, on dit suivre attentivement un « mouvement viral » sans leader ni parti affiliés, rapportait RTL, le 24 juillet. Les risques d’une « mobilisation physique » le 10 septembre étaient alors jugés faibles. Côté forces de l’ordre, l’heure était aussi à la « prudence » fin juillet, selon Franceinfo, face à un bouillonnement avant tout en ligne et qualifié d’« inorganisé ».
Petit mouvement associatif du Nord
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