Un extrait vidéo de la chaîne Television Canaria montrant la tentative de sauvetage de migrants après le naufrage de leur embarcation dans le port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro, dans l’archipel des Canaries, le 28 mai 2025.

Entassés à trois cents à bord d’une pirogue de 20 mètres de long, menacés, frappés et parfois jetés à l’eau pieds et poings liés, encore vivants… Des migrants, secourus au large de l’île de Grande Canarie, le 24 août, ont livré un récit détaillé à la police espagnole de leur terrifiante traversée. Un cauchemar qui a abouti, mercredi 17 septembre, à la mise en examen de dix-neuf personnes, cinq passeurs présumés et quatorze passagers. Dix-sept sont Sénégalais et deux sont Gambiens. Ils sont accusés d’homicides, de lésions et de tortures ainsi que d’encouragement à l’immigration clandestine.

Face au renforcement du contrôle des côtes du Maroc, de la Mauritanie et du Sénégal, le nombre de migrants arrivés dans l’archipel espagnol depuis début 2025 a chuté. Entre le 1er janvier et le 15 septembre, 12 500 personnes ont accosté aux Canaries, soit 53 % de moins que sur la même période en 2024.

Cependant, l’assèchement relatif de cette route migratoire a plusieurs conséquences. La route dite des Baléares, au départ de l’Algérie, a connu depuis janvier un essor considérable, avec 5 500 arrivées (+ 70 %). Par ailleurs, fait nouveau, des pirogues partent rejoindre les Canaries de pays de plus en plus éloignés, de Gambie voire de Guinée, bien que la distance à parcourir s’en trouve considérablement rallongée. Enfin, les pirogues qui accostent sont de plus en plus grandes et surchargées, aggravant les conditions de vie à bord.

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