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Environ 200 personnes se sont rassemblées mardi 11 novembre à Vienne pour protester contre l’organisation par le président d’extrême droite du Conseil national, la chambre basse du Parlement, d’un événement à la mémoire d’un homme politique nazi.

Défiant les appels d’historiens, le président du Conseil national Walter Rosenkranz a maintenu la tenue d’un « symposium Dinghofer », censé être consacré à la liberté « mise en danger par la censure et le dogmatisme », avec à la clef une remise de médaille et un prix de journalisme portant le nom de Franz Dinghofer.

Ancien maire de la ville de Linz, vice-chancelier et ministre de la justice dans les années 1920, celui-ci « était un ardent antisémite », selon des historiens qui se sont émus dans une récente lettre ouverte de l’organisation d’un tel événement. « Il était le fondateur de l’Union pangermaniste » et « en 1940, il a adhéré au NSDAP » (le parti nazi d’Adolf Hitler), ont écrit ces historiens, soutenus par la communauté juive et les autres partis représentés au Parlement.

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« Honte »

Arrivé en tête aux dernières législatives autrichiennes, le Parti de la liberté d’Autriche (FPO, extrême droite) n’a pas trouvé d’alliés pour gouverner avec lui, mais il a réussi à faire élire Walter Rosenkranz à la tête du Conseil national. Le FPO a organisé à plusieurs reprises des événements consacrés à Franz Dinghofer depuis 2010, affirmant que destitué et exproprié, il avait été en fait une « victime du régime nazi ». Mais cette année, M. Rosenkranz en a fait un événement officiel du Parlement.

Quelque 200 personnes se sont rassemblées mardi devant, pour marquer leur désapprobation, selon un journaliste de l’Agence France-Presse présent sur place. « Dinghofer était un antisémite et un membre du parti nazi pendant la Seconde Guerre mondiale », a fait valoir Lia Guttmann, coprésidente de l’Union des étudiants juifs autrichiens.

Pour elle, la manifestation était un « contre-symposium » contre ce qu’elle a qualifié d’« amnésie historique ». Certains manifestants brandissaient des pancartes portant les mots « Pas de place pour l’antisémitisme », ou tout simplement « Honte ».

L’événement a eu lieu juste après le 87e anniversaire du pogrom antijuifs de la « Nuit de Cristal », les 9 et 10 novembre 1938 – huit mois après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie. Le FPO, fondé par d’anciens nazis, rejette les critiques, les considérant comme une « campagne de diffamation ».

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Le Monde avec AFP

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