Le campus de l’Institut universitaire européen, à Florence (Italie), le 4 septembre 2025.

Ah ! les fameuses « réceptions de l’ambassadeur »… Jadis vantées pour leur « goût raffiné », elles ont fini par écœurer. « La blague Ferrero, on me l’a sortie en long, en large et en travers », se désole Luna Le Morvan, faisant allusion au spot publicitaire des années 1990 dans lequel des convives en smoking et au brushing parfait salivaient devant des pyramides de bouchées chocolatées emballées dans du papier doré. La jeune diplômée de Sciences Po Paris en diplomatie européenne a droit régulièrement au cliché, déployant « un peu d’énergie » à le démonter.

Aujourd’hui encore, le métier de diplomate intrigue, suscite de l’admiration, parfois de l’envie, charriant son lot de railleries et de fantasmes. A l’évocation de ce monde feutré, les images s’empilent : le cynisme de Talleyrand, la figure du marquis de Norpois finement décrite par Marcel Proust, la tasse de thé dans des salons dorés, l’art de l’esquive. Ou encore son « langage », brocardé dans la BD Quai d’Orsay, de Christophe Blain et Abel Lanzac (Dargaud, 2010), où un jeune conseiller apprend à composer avec un ministre survolté – inspiré de Dominique de Villepin – tout en absorbant la culture du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), dont chaque nouvelle recrue doit se nourrir pendant au moins trois ans avant d’être affectée à l’étranger.

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