Le président tchadien Mahamat Idriss Déby au palais de l’Elysée, à Paris, le 4 octobre 2024.

Il n’est jamais inutile de se méfier des jeunes hommes qui proclament spontanément leur absence d’ambition et leur sens du sacrifice. Porté au pouvoir par un quarteron d’officiers alors que son père, Idriss Déby Itno, venait tout juste d’être tué au combat le jour de sa réélection, Mahamat Idriss Déby trace depuis avril 2021 son chemin à la tête du Tchad en feignant l’ouverture pour mieux faire taire les voix critiques et s’ouvrir la voie à une présidence à vie.

A N’Djamena, personne ne doute une seule seconde que, le 13 octobre, le Sénat suivra l’Assemblée nationale qui, le 15 septembre, s’est prononcée en faveur d’une révision de la Constitution, adoptée en décembre 2023. Une trentaine d’articles sont concernés. Le ministre Aziz Mahamat Saleh, secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti au pouvoir, met en avant la nécessité de « redonner au président la possibilité d’être militant d’un parti et de mettre en œuvre son programme politique après la période de transition [2021 à 2024] qui lui demandait d’être au-dessus de la mêlée ».

Mais l’essentiel de la réforme se trouve ailleurs. Alors que l’actuelle loi fondamentale ne permet au chef de l’Etat d’être élu que pour un quinquennat renouvelable une fois, la nouvelle mouture, si elle est adoptée par une majorité de trois cinquièmes des sénateurs, lui offrira la possibilité d’un septennat sans limitation du nombre de mandats.

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