Des femmes et des enfants ayant fui les combats sont assis dans un camp de déplacés, à Al Dabbah, au Soudan, le 6 septembre 2025.

La recherche de la paix au Soudan subit un nouveau revers. Le gouvernement soudanais aligné sur l’armée a rejeté, samedi 13 septembre, une proposition de trêve présentée vendredi par les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte, refusant d’être exclu d’une future transition politique.

Dans une déclaration commune, les quatre pays ont appelé à une trêve humanitaire de trois mois au Soudan, à laquelle succéderaient un cessez-le-feu permanent et une transition de neuf mois vers un gouvernement civil. Ils ont insisté sur le fait que cette transition devait être « inclusive et transparente » et s’achever dans les délais « afin de répondre aux aspirations du peuple soudanais pour l’établissement pacifique d’un gouvernement civil indépendant, doté d’une large légitimité et de redevabilité ».

Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par un conflit opposant l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). La guerre a déjà fait des dizaines de milliers de morts, déplacé des millions de personnes et provoqué ce que l’ONU décrit comme l’une des pires crises humanitaires au monde.

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Dans un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères soudanais, Khartoum a « salué tout effort régional ou international contribuant à mettre fin à la guerre », mais a ajouté que tout processus politique devait « respecter la souveraineté de l’Etat et ses institutions légitimes », actuellement sous le contrôle de l’armée.

Crainte d’une fragmentation du pays

« Seul le peuple soudanais a le droit de déterminer comment il est gouverné dans le cadre d’un consensus national », sous la direction du gouvernement de transition, a ajouté la même source. En mai, l’armée soudanaise, a formé un nouveau gouvernement civil « afin d’achever (…) la transition » et de « nettoyer tout le Soudan ».

La déclaration de vendredi soulignait que « l’avenir du gouvernement du Soudan doit être décidé par le peuple soudanais (…) et ne pas être contrôlé par une partie en guerre ».

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L’armée contrôle l’est, le nord et le centre du pays, tandis que les FSR tiennent une partie du sud et la quasi-totalité du Darfour (Ouest), où elles ont récemment proclamé un gouvernement parallèle, faisant craindre une fragmentation du pays. Les deux camps répètent leur volonté de poursuivre les combats jusqu’à obtenir une victoire militaire totale.

Vendredi, les Etats-Unis ont imposé des sanctions à l’encontre du ministre des finances soudanais, Gebreil Ibrahim, proche de l’armée et figure islamiste de premier plan, ainsi qu’à la brigade Al-Bara Ibn Malik, une milice islamiste qui combat aux côtés de l’armée.

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En réponse, le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) de Gebreil Ibrahim a estimé que ces sanctions étaient « sans valeur réelle et représentent une action injuste dépourvue de fondement juridique ou de justification objective ».

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Le Monde avec AFP

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