
Le premier des 155 témoins convoqués à la barre du procès de Frédéric Péchier s’appelle Olivier Verguet, il est chef de la brigade criminelle au service interdépartemental de la police judiciaire de Besançon, c’est lui qui a dirigé l’enquête sur les mystérieux empoisonnements ayant frappé la clinique Saint-Vincent, où officiait l’ancien anesthésiste. « Je n’imaginais pas l’ampleur de la tâche qui allait être la nôtre », a-t-il débuté, un peu ému. C’est l’affaire de sa vie.
Avant que la cour d’assises du Doubs n’étudie, cas par cas, les 30 empoisonnements, dont 12 mortels, reprochés à l’ancien anesthésiste, Olivier Verguet est venu raconter, mardi 9 septembre, les grandes lignes et les « écueils » de cette enquête « inhabituelle », où la scène de crime est un bloc opératoire et les armes des médicaments. « Le milieu médical n’est pas facile à appréhender au premier abord », a-t-il convenu. Il a fallu partir d’à peu près zéro.
« Il a fallu absorber le vocabulaire, comprendre comment fonctionne une anesthésie, quel type de médicaments pouvait être utilisé, quels dégâts ça pouvait occasionner. » Olivier Verguet l’admet humblement, ses collègues et lui ont d’abord été largués. Lors de sa première garde à vue, Frédéric Péchier pouvait leur raconter ce qu’il voulait : « On était incapables de rebondir sur ses réponses. »
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