
Campé sur ses jambes, gestuelle précise et voix forte, Gaël Perdriau est resté plus de sept heures à la barre du tribunal correctionnel de Lyon, mercredi 24 septembre, pour contester pied à pied le lourd soupçon d’avoir commandité, financé et utilisé durant sept ans la « sextape » mettant en scène Gilles Artigues, son ancien premier adjoint, filmé à son insu en présence d’un homme prostitué, dans une chambre d’hôtel, en janvier 2015, à Paris.
Au troisième jour du procès, le maire de Saint-Etienne (ex-Les Républicains) livre une défense acharnée pour contester catégoriquement les délits de « chantage », de « détournements de fonds publics » et d’« association de malfaiteurs » qui lui sont reprochés. Pris de remords et métamorphosé par la tourmente judiciaire, Pierre Gauttieri, son ancien directeur de cabinet, l’accuse d’avoir piloté le piège. « Jamais je ne me suis engagé en politique pour vivre ça. Jamais je n’ai pratiqué des méthodes hors la loi pour faire de la politique », déclare solennellement Gaël Perdriau, maire depuis 2014.
La main sur le cœur, l’élu soutient que son nom a été jeté dans le dossier pour donner à l’affaire un plus fort retentissement médiatique, selon des méthodes sournoises dont il serait lui-même victime : des enregistrements clandestins. Plusieurs de ses conversations privées ont été en effet captées à son insu, et versées dans le dossier, à la fois par Gilles Artigues, l’élu piégé qui recherchait des preuves, et par Gilles Rossary-Lenglet, l’initiateur du « kompromat », expert en « barbouzages », de son propre aveu, qui a fini par tout révéler au site Mediapart.
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