La cour, avec la présidente Hélène Ratinaud, au procès de Cédric Jubillar, à la cour d’assises d’Albi, le 24 septembre 2025.

Un « bonjour » apeuré s’étouffe dans le micro. Et toute la cruauté des assises apparaît, jeudi 2 octobre en fin d’après-midi, au procès de Cédric Jubillar, accusé d’avoir tué son épouse Delphine. Cathy M. est le dernier témoin du jour. Comme à chacun de ceux qui s’avance à la barre, la présidente demande une « déclaration spontanée ».

— « Ben, je suis assez mal à l’aise… Concernant l’accusation de M. Jubillar, je sais rien.

— Connaissez-vous Cédric Jubillar ?

— Non.

— Connaissez-vous la famille de Delphine Jubillar ?

— Non.

— Vous savez quand même pourquoi vous êtes là aujourd’hui ?

Oui. [Un temps] Je suis l’ex-compagne de l’amant de Delphine et je lui ai envoyé des messages la veille de sa disparition. »

Reprenons. En décembre 2020, Cathy M., de Montauban (Tarn-et-Garonne), s’agace de voir l’homme dont elle partage la vie depuis dix ans, et le père de son fils de trois ans, se cacher pour répondre au téléphone, s’éclipser de plus en plus souvent sur la terrasse ou dans le garage du sous-sol, et le soupçonne d’une liaison. Un soir où il est endormi, elle fouille dans son téléphone et découvre un message signé Delphine, lui souhaitant « Bonne nuit » avec un petit coeur. Elle enregistre le numéro et écrit à sa rivale. On est le 13 décembre. « Bonjour Delphine ! » « ??? » « Ou Céline ? ou Hélène ? Pardon, je m’y perds. »

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