Devant le siège social du groupe Les Echos-Le Parisien, à Paris, en décembre 2022.

La première fois que la question lui a été posée, en juillet, Pierre Louette n’a pas hésité, raconte un témoin. Non, a assuré le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien en comité social et économique (CSE), Le Parisien-Aujourd’hui en France n’est pas en passe d’être vendu à Vincent Bolloré. Lundi 8 septembre, lorsque les journalistes venus assister à la conférence de rentrée de Radio Classique (autre propriété du groupe LVMH) lui ont posé la même question, le dirigeant a esquivé, n’infirmant ni ne confirmant la rumeur qui terrifie la rédaction depuis deux mois. Relancé quelques heures plus tard, il a répondu au Monde qu’il « pensait avoir été clair » : « J’ai démenti ce matin, et continue cet après-midi. »

Sollicités plusieurs fois, ni le groupe LVMH ni le groupe Bolloré n’ont, eux, fait suite à nos appels. Leur propre démenti rassurerait davantage les équipes, réduites aux conjectures. Mardi 9 septembre, la société des journalistes (SDJ) du quotidien et les syndicats SNG et CGT de la rédaction ont adressé une lettre à leur actionnaire pour « solliciter M. Arnault ou un porte-parole du groupe LVMH afin d’évoquer ensemble la situation du journal ». « Si vous envisagez cette vente, écrivent-ils, nous vous demandons d’y renoncer », car « ce serait une catastrophe ». Cela reviendrait à « livrer à une idéologie militante d’extrême droite un des grands quotidiens du pays, à appauvrir la pluralité de l’information en France », précisent-ils.

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