Des travailleurs évacuent l’eau après l’inondation d’une mosquée due aux pluies de la mousson à Karachi, au Pakistan, le 20 août 2025.

Les pluies, coulées de boue et inondations ont de nouveau tué plus de vingt personnes, mercredi 20 août, au Pakistan, déjà endeuillé par une semaine de mousson estivale ayant fait plus de 400 morts et des dizaines de disparus. Jeudi dernier, le nord du pays avait été ravagé par des pluies torrentielles qui ont fait plus de 350 morts dans la seule province montagneuse du Kyber Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan.

Alors que les secours y sont toujours mobilisés pour extraire des dizaines de corps ensevelis sous la boue et les rochers qui ont dévalé des montagnes pour écraser les villages des vallées, la pluie a gagné le Sud.

Dix personnes sont mortes dans la nuit de mardi à mercredi à Karachi, mégalopole de plus de 20 millions d’habitants, où l’eau reflue désormais, selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA). La moitié des victimes ont été frappées d’électrocution et la plupart des autres sont mortes écrasées sous les murs ou les toits de leur maison qui se sont affaissés sous le poids de l’eau qu’aucune gouttière n’évacuait.

Car quel que soit le niveau des précipitations – celles de mardi n’étaient pas exceptionnelles – la capitale économique se retrouve noyée sous les eaux. A la moindre pluie, les canalisations débordent. Le centre météorologique pakistanais prévient déjà que les pluies vont durer dans le Sud : il a placé en alerte toutes les équipes de secours concernées jusqu’à vendredi soir dans les provinces du Sind, où se trouve Karachi, et au Baloutchistan voisin.

Lire le reportage | Article réservé à nos abonnés Au Pakistan, la lutte quotidienne des habitants contre les périls climatiques : inondations à répétition, crises alimentaires et canicules

Risque de propagations de bactéries

Dans le Nord, la NDMA estime que « l’épisode de pluies torrentielles va continuer jusqu’à samedi ». « Et un autre est attendu à la fin du mois », ajoute-t-elle, dans un pays où les 255 millions d’habitants voient les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplier sous l’effet du changement climatique. Depuis le début de la mousson, fin juin, les autorités ont recensé près de 750 morts et un millier de blessés.

De nouveau, mercredi, 10 corps ont été retrouvés et identifiés au Khyber Pakhtunkhwa, selon les autorités. « Nous avons monté des camps de soutien » dans différents districts et « des unités mobiles » qui « apportent une aide médicale gratuite, des rations de nourriture et des tentes », affirme le colonel Irfan Afridi à l’Agence France-Presse.

Si les pluies se poursuivent, préviennent les autorités, la chaleur reste forte, faisant redouter la propagation de bactéries et d’épidémies, alors que l’eau stagnante est chaque année synonyme de vague de dengue au Pakistan. Les secouristes, appuyés par l’armée, continuent de déblayer les décombres dans le district de Buner, le plus durement touché il y a près d’une semaine, pour éviter ce scénario.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version