Le Caillou est le nom donné par les non-Kanak, les « Caldoches » et les métropolitains, à la Nouvelle-Calédonie. Dans un article d’avril 1959, publié dans Le Monde Diplomatique, Jean Duhamel, ministre plénipotentiaire de Monaco, expliquait le chemin qui a conduit la principauté monégasque, dit le Rocher, à obtenir un statut international en lien avec la France. Il est surprenant que les représentants de l’Etat français n’aient pas intégré ces informations aux discussions avec les délégations discutant de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
C’est d’autant plus surprenant quand on sait que, après les événements ayant endeuillé la Nouvelle-Calédonie en mai 2024, le procureur général de Nouméa a été nommé à… Monaco – poste ô combien convoité par certains magistrats français, si on se souvient de cette partie du procès pénal de Nicolas Sarkozy [définitivement condamné en 2024 dans l’affaire des écoutes]. Il existe donc bien des possibilités, et non des moindres, d’« association » entre deux Etats, préservant, et mieux, développant les richesses et les intérêts de chacun d’eux, que ce soit sur le plan interne ou sur le plan international.
Les îles Cook, dans le Pacifique, en sont un exemple depuis 1965 : elles sont un Etat autonome en libre association avec la Nouvelle-Zélande, laquelle fournit une assistance en matière de politique étrangère et de défense. Dans son article, Jean Duhamel poursuit : « La France garantit l’intégrité du territoire monégasque comme s’il faisait partie de la France. Elle s’engage à le défendre, ce qui exclut toute possibilité d’incorporation. De son côté, le gouvernement princier s’engage à exercer ses droits de souveraineté en parfaite conformité avec les intérêts politiques, militaires, navals et économiques de la France. »
Le droit à la décolonisation
Diverses conventions ont, par la suite, été signées pour parfaire cette association, dont celle de 1951 qui, dans son préambule, précise que « les dispositions envisagées, en raison de la situation géographique de la principauté de Monaco, tiennent compte de la structure politique et économique qui lui est propre, de l’amitié traditionnelle et des liens particuliers qui l’unissent à la France dans le respect de sa souveraineté et de son indépendance ».
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