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La création des titres de « coprésident » et de « coprésidente », l’élimination du principe de séparation des pouvoirs, le contrôle par l’exécutif de toutes les institutions du pays… La réforme constitutionnelle décidée par le régime de Daniel Ortega et Rosario Murillo « consolide un régime autoritaire » et constitue « un grave recul pour les droits humains et les principes démocratiques », a fustigé, mercredi 27 novembre, la Commission interaméricaine des droits humains.

Dans un communiqué publié mardi, l’opposition nicaraguayenne a appelé « au soulèvement populaire » face à la gravité de la réforme. « Tous les secteurs de l’opposition, conjointement avec les bases populaires, doivent répondre par des actions qui frappent la dictature (…) et accélèrent le processus d’implosion du régime », demandent de nombreux opposants en exil, dont la plupart ont été déchus de leur nationalité.

Le chef de l’Etat, 79 ans, qui a gouverné le pays entre 1979 et 1990 et est revenu au pouvoir en 2007, a déjà modifié une douzaine de fois la Constitution de son pays. Mais cette fois, en réformant une centaine d’articles, « il en a trahi l’esprit et a supprimé la division des pouvoirs, pour régler sa succession et garder sa famille, en premier lieu sa femme, aux commandes du pays », poursuit le communiqué.

La presse un peu plus muselée

Si la réforme, qui a déjà été adoptée le 22 novembre à l’unanimité par un Parlement aux ordres du régime, est bien ratifiée en janvier 2025, comme cela devrait être le cas, le Nicaragua sera désormais gouverné par « une présidence », « composée d’un coprésident et d’une coprésidente », élus tous les six ans, au lieu de cinq ans auparavant. L’article 132 du nouveau texte stipule que « la présidence de la République dirige le gouvernement et coordonne les organes législatif, judiciaire, électoral, ainsi que les instances régionales et municipales », des institutions qui étaient jusque-là indépendantes de l’exécutif.

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Le Nicaragua deviendrait un « Etat révolutionnaire qui se fonde sur des idéaux socialistes » et adopterait le drapeau rouge et noir du Front sandiniste de libération nationale, le parti présidentiel fondé dans les années 1970 pour lutter contre la dictature des Somoza. Les partis politiques devront inclure dans leurs statuts « ces principes fondamentaux ». En d’autres termes, ils ne pourront plus défendre une idéologie différente. La presse, déjà en exil, sera un peu plus muselée, tandis que « l’Etat veillera à ce que les médias ne soient pas soumis à des intérêts étrangers et ne diffusent pas de fausses nouvelles ».

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