
Des insurgés affiliés à l’organisation Etat islamique (EI) ont attaqué une ville côtière du nord du Mozambique, où ils ont tué au moins quatre personnes, dont deux civils qui ont été décapités, a-t-on appris lundi 8 septembre de sources locales concordantes. Les assaillants djihadistes ont livré combat avec des troupes mozambicaines et rwandaises lors de ce raid sur Mocimboa da Praia, située à environ 80 kilomètres au sud d’un projet de gaz naturel liquéfié (GNL) mené par le géant français TotalEnergies.
Un commerçant ayant fui la ville à la suite de l’attaque a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) que les insurgés avaient mené une attaque tard dimanche, lors de laquelle ils ont tué deux membres des forces de sécurité mozambicaines et décapité deux habitants. Après des accrochages avec l’armée rwandaise, déployée en renfort dans la province de Cabo Delgado depuis 2021, les insurgés ont pris la fuite, selon cette même source.
D’après un officier militaire local souhaitant conserver l’anonymat, au moins quatre personnes ont été tuées dans l’attaque. Le média local Moz24h rapporte quant à lui la décapitation de quatre civils, citant des sources locales. Des images partagées sur les réseaux sociaux, que l’AFP n’a pas été en mesure de confirmer, montrent les corps présumés des victimes. Ni l’armée mozambicaine ni l’armée rwandaise n’ont commenté ce raid dans l’immédiat.
Des centaines de milliers de déplacés
Cet épisode fait suite à une série d’attaques ayant déplacé des centaines de milliers de personnes plus au sud fin juillet. Le ministère britannique des affaires étrangères « déconseille » depuis le 2 septembre « tout voyage dans certaines régions des provinces de Cabo Delgado, Nampula et Niassa ».
Les combattants affiliés à l’EI ont contrôlé la ville de Mocimboa da Praia pendant près d’un an, jusqu’à sa reprise par les forces mozambicaines et rwandaises en août 2021. Plus de 6 000 personnes ont perdu la vie dans le nord du Mozambique depuis le début de l’insurrection, en 2017.
La reprise du projet gazier de 20 milliards de dollars mené par TotalEnergies à Afungi est prévue d’ici à la fin de l’été européen (hiver austral), d’après sa direction. L’attaque de la ville voisine de Palma, en mars 2021 – ayant fait plus de 800 morts, dont des sous-traitants de Total, d’après l’ONG Armed Conflict Location & Event Data (Acled) –, avait provoqué son interruption. Dans la même zone, l’américain ExxonMobil est supposé rendre l’an prochain sa décision d’investissement finale pour un projet onshore à la capacité encore supérieure.