Devant le chantier de construction du barrage à Luang Prabang (Laos), le 28 janvier 2024.

La masse de ciment, hérissée de grues, n’en finit pas d’être consolidée. Une noria de camions s’agite dans un nuage de poussière. Des flancs verdoyants de la montagne, un long tapis roulant motorisé achemine en continu la pierraille nécessaire aux travaux, alimentant avec une précision mécanique les remblais qui contraignent l’eau ocre et tourbillonnante du fleuve. A 25 kilomètres en amont de Luang Prabang, ancienne capitale royale laotienne, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1995, 15 000 ouvriers s’affairent depuis 2023 à l’édification du troisième barrage hydroélectrique construit par le Laos sur sa section du Mékong.

Classé comme « barrage au fil de l’eau » – car il exploite le débit naturel du fleuve avec un stockage limité –, le barrage de Luang Prabang n’en créera pas moins une retenue de 75 kilomètres, transformant le Mékong en fleuve quasi immobile sur cette distance. Environ 500 familles de 20 villages ont été ou seront déplacées pour laisser place à l’ouvrage. Celui-ci, d’une hauteur de 53 mètres, devrait être achevé dans quelques années, avec une mise en service officiellement prévue en 2030.

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