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Shigeru Ishiba, ancien ministre de la défense et l’agriculture de 67 ans, a été élu vendredi 27 septembre chef du Parti libéral-démocrate (PLD) au Japon.

Selon le système politique nippon, il devrait succéder à Fumio Kishida au poste de premier ministre, qui démissionnera à la fin du mois après trois ans de mandat émaillés de scandales. Devenu impopulaire, M. Kishida, premier ministre depuis 2021, avait décidé de renoncer à cette élection, abandonnant donc son poste de chef du gouvernement.

Shigeru Ishiba, député depuis 1986 et qui en était à sa cinquième tentative, a battu la ministre de la sécurité économique, Sanae Takaichi, qui ambitionnait d’être la première femme à occuper ce poste, en obtenant 215 voix contre 194 au dernier tour d’une élection interne.

« Faire de ce pays un endroit sûr et sécurisé où chacun peut à nouveau vivre avec le sourire »

Visiblement ému à l’annonce des résultats, M. Ishiba a enlevé ses lunettes pour rapidement essuyer quelques larmes.

« Le président [du PLD] Kishida a pris la décision de regagner la confiance du peuple afin que le PLD puisse renaître. Nous devons répondre à cette décision comme un seul homme. Je ferai de mon mieux pour dire la vérité avec courage et sincérité, et pour faire de ce pays un endroit sûr et sécurisé, où chacun peut à nouveau vivre avec le sourire », a-t-il déclaré dans la foulée devant les membres du PLD.

Ce changement de premier ministre ne devrait cependant pas avoir de conséquences majeures sur la politique actuelle du Japon.

M. Ishiba, qui prendra officiellement ses fonctions de chef du gouvernement le 1er octobre, fera face aux mêmes problématiques internes d’un pays englué dans une économie qui peine à repartir et à la gestion des tensions internationales avec les très actifs voisins chinois et nord-coréen.

Les relations entre le Japon (allié des Etats-Unis) et la Chine connaissent régulièrement des périodes de tension, alimentées par des ambitions géopolitiques rivales, des querelles territoriales en mer de Chine orientale et de vives rancœurs historiques.

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Et les nombreux incidents militaires des derniers mois sont venus alourdir les relations entre les deux pays. A l’image du récent et inédit passage d’un porte-avions chinois entre des îles japonaises, auquel Tokyo a répliqué en faisant traverser pour la première fois aussi le détroit de Taïwan par l’un de ses navires de guerre.

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Populaire auprès des électeurs, moins auprès des parlementaires du parti

L’ancien ministre de la défense et de l’agriculture est populaire auprès des électeurs, mais moins auprès des parlementaires du parti – dont les voix étaient primordiales pour cette élection à deux tours. Pour preuve, il avait déjà échoué à quatre reprises dans le cadre de cette même élection.

Avec une vision ancrée dans la tradition et un désir de réformes profondes, celui qui fut longtemps considéré comme l’éternel numéro deux a dit pendant cette campagne souhaiter s’attaquer à des problèmes sociaux difficiles, tels que les réformes politiques et agricoles et les questions de sécurité nationale.

Né en 1955 de la fusion des deux partis conservateurs (libéral et démocrate) pour faire front à une gauche alors puissante, le PLD, au pouvoir pratiquement sans discontinuer depuis soixante-dix ans, a mis en place une machinerie politique efficace. Celle-ci repose sur le jeu de factions constituées autour d’une figure puissante du parti, ralliant autour d’elle des élus. Ce « factionnalisme » se conjugue à de solides connivences avec la haute administration et les grandes entreprises. C’est ce « triangle de fer » qui a permis au PLD de dominer la vie politique japonaise pendant des décennies.

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Le Monde avec AFP

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