La présidente du Parti libéral démocrate japonais (PLD), Sanae Takaichi (au centre), assiste à la réunion des dirigeants du PLD et du Komeito à Tokyo, le 10 octobre 2025.

Le parti centriste Komeito, partenaire minoritaire de la coalition gouvernementale au pouvoir au Japon, a annoncé, vendredi 10 octobre, qu’il se retirait de son alliance avec le Parti libéral-démocrate (PLD), dont la présidente Sanae Takaichi était destinée à devenir première ministre.

Son accession à ce poste, qu’elle aurait été la première femme à occuper dans l’histoire du pays, aurait dû avoir lieu plus tard en octobre mais pourrait désormais être remise en question. « Nous souhaitons que la coalition PLD-Komeito revienne à la case départ pour le moment et que nous mettions un terme à notre relation », a déclaré Tetsuo Saito, dirigeant du Komeito.

« Etant donné que nous n’avons pas bénéficié d’une coopération claire et concrète du PLD concernant nos revendications, et si ces réformes s’avèrent impossibles à mettre en œuvre, j’ai déclaré qu’il nous serait totalement impossible d’inscrire le nom de Sanae Takaichi sur la liste des candidats », a ajouté le dirigeant. M. Saito a toutefois affirmé que le Komeito continuerait de soutenir les projets de loi budgétaires et autres projets de loi préparés par les deux partis.

« J’ai été informée unilatéralement qu’ils quitteraient la coalition (…) Nous avons coopéré ces 26 dernières années, y compris lorsque nous n’étions pas au pouvoir. Il est extrêmement regrettable que cette relation se termine de cette manière », a réagi Mme Takaichi.

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Selon les médias nippons, M. Saito aurait jugé insatisfaisantes les réponses de Sanae Takaichi concernant un récent scandale des caisses noires au sein du PLD. Sanae Takaichi, 64 ans, aux positions ultranationalistes, a été élue samedi à la tête du PLD (droite conservatrice) afin de remplacer le premier ministre démissionnaire, Shigeru Ishiba.

Inflation persistante

Le PLD gouverne le Japon de manière quasi ininterrompue depuis 1955, malgré de fréquents changements de dirigeants. Le petit parti Komeito, soutenu par la puissante organisation bouddhiste japonaise Soka Gakkai, est son partenaire de longue date. Pour autant, Mme Takaichi était à la recherche d’alliés supplémentaires au Parlement : en effet, le PLD et le Komeito ont perdu la majorité dans les deux Chambres du Parlement au cours de l’année écoulée. De nombreux membres du Komeito avaient déjà exprimé ces derniers jours leur inquiétude à l’égard de Mme Takaichi, qui a promu des politiques résolument conservatrices.

Le premier ministre sortant, Shigeru Ishiba, avait pris les rênes du gouvernement en octobre 2024, mais sa coalition a perdu sa majorité parlementaire, en partie à cause de la colère des électeurs face à l’inflation persistante et au scandale des caisses noires du PLD. A l’inverse, le petit parti anti-immigration Sanseito avait réalisé une poussée remarquée lors des récentes élections sénatoriales.

« Nous avons inauguré une nouvelle ère pour le PLD », avait lancé samedi Sanae Takaichi devant ses pairs quelques minutes après son élection. « Nous devons tous nous rassembler à travers toutes les générations et travailler comme un seul pour reconstruire [le PLD] », avait-elle ajouté.

Si elle arrive au pouvoir, elle devra notamment faire face aux enjeux posés par le vieillissement de la population dans l’archipel et par la dette nationale colossale, à l’économie chancelante et aux inquiétudes croissantes au sujet de l’immigration.

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Le Monde avec AFP

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