Des agents de la police nationale patrouillent dans le cadre des mesures d’état d’urgence à Tegucigalpa, Honduras, le 14 août 2025.

L’état d’urgence en vigueur depuis décembre 2022 au Honduras pour lutter contre la criminalité a entraîné des cas de violence et d’abus de pouvoir, a affirmé jeudi 14 août une ONG de défense des droits humains.

Comme au Salvador voisin, où le président Nayib Bukele a instauré régime d’exception à la même époque, la mesure décrétée par la présidente de gauche Xiomara Castro a drastiquement réduit le taux d’homicides, mais est critiquée par des groupes de défense des droits humains. « Loin de garantir la sécurité », l’état d’urgence au Honduras a contribué à une « perception accrue d’insécurité (…) et favorisé de multiples abus de pouvoir, y compris de mauvais traitements, des blessures et actes de torture », a affirmé l’ONG Cristosal dans un rapport.

Le bureau du Commissaire national des droits humains du Honduras a enregistré 924 plaintes entre décembre 2022 et avril 2025 pour des « abus » policiers, selon un communiqué.

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Cristosal souligne que la mesure permettant des arrestations sans mandat judiciaire et la présence militaire dans les rues a été prolongée à 19 reprises, la plupart du temps sans l’approbation du Parlement.

Selon le ministère de la sécurité, 9 668 suspects ont été arrêtés depuis 2022 pour « divers délits », et son ministre, Gustavo Sanchez, a récemment affirmé que l’état d’urgence avait permis de réduire les homicides de 25 % en 2024, « le niveau le plus bas de l’histoire », soit 26,8 homicides pour 100 000 habitants. L’Observatoire de la violence de l’Université nationale, relevait un taux de 34,5 en 2023 et 38,2 en 2022.

Mais selon l’ONG Cristosal, l’extorsion se poursuit, « les petits commerces ont fermé par peur, et la “taxe” extorquée par les maras et les gangs » persiste « dans une totale impunité ».

Cristosal est une ONG reconnue qui opérait également au Salvador, mais elle a été contrainte à l’exil après avoir dénoncé une « escalade répressive » du gouvernement de M. Bukele contre les critiques de son administration.

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Le Monde avec AFP

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