Le bassin d’Austerlitz, à Paris, le 2 mai 2024.

« C’est la première fois que cet ouvrage pharaonique emblématique des Jeux olympiques de Paris 2024 est ouvert au public ! », s’exclame Stéphane Mandard, journaliste au service Planète du journal Le Monde. Vendredi 19 septembre, dans le cadre du Festival organisé par le quotidien, ce dernier a guidé une vingtaine de lecteurs à la découverte du bassin d’Austerlitz, ce réservoir est destiné à « protéger la ville des débordements potentiels de la Seine » et à assainir le fleuve. D’une capacité de 50 000 m3 (l’équivalent de 20 piscines olympiques), le bassin doit, en cas de fortes averses, stocker une partie des eaux usées et pluviales que le vieux réseau d’égout de la capitale déverse dans la Seine quand il est saturé.

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Premier arrêt du parcours, une trappe souterraine, à l’abri de la circulation urbaine et située entre le square Marie-Curie (13e arrondissement) et le métro aérien de la ligne 5. Devant cette trappe, menant à des escaliers, l’excitation monte d’un cran. Nicolas Londinsky, chef du service technique de l’eau et de l’assainissement à la Ville de Paris fait descendre les participants vers les entrailles de cette cathédrale souterraine, située à plusieurs mètres sous terre.

Dans une température plus fraîche qu’en surface, le groupe se retrouve plongé dans une salle de béton, un labyrinthe de tuyaux de toutes tailles tapisse les murs. Une grande carte du réseau d’assainissement de Paris habille un mur nu de cette première grande salle. Quelques photos de la construction de ce chantier titanesque y sont également exposées. Fruit de quatre années de travaux, avant son inauguration en juin 2024 pour les Jeux olympiques, cet ouvrage est à présent terminé.

Statisticien pointilleux

Les visiteurs découvrent ainsi un réservoir faisant jusqu’à 34 mètres de profondeur et ses piliers de béton géants. Une forte odeur d’humidité imprègne l’endroit. « C’est du béton armé ? » questionnent certains participants tout en se penchant pour tenter d’apercevoir le fond. « C’est une chance unique ici de constater la complexité de la gestion de l’eau de la ville de Paris », confie une architecte de stations d’épuration à la retraite.

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« Nous ne traitons pas l’eau. Ce qui rentre dans ce bassin est de l’eau usée et ce qui en ressort est toujours de l’eau usée », précise Etienne Kleitz, ingénieur chargé du projet, très sollicité par la curiosité des participants sur l’origine de cette eau stockée ici. « Dans ce bassin, l’eau de pluie et les eaux usées (provenant de l’usage domestique) s’y mélangent », explique Etienne Kleitz.

Passionné par les sujets sur l’eau, Claude (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), 70 ans, tient un fichier Excel dans lequel il note tous les jours depuis cinq ans « le débit d’eau d’Austerlitz et des quatre lacs en amont du bassin de la Seine », tel un statisticien pointilleux. « Je m’intéresse aux décisions qui sont prises pour éviter les crues », explique cet ancien employé de banque.

« Pas encore très sereine »

Au bout d’une heure et demie, le groupe remonte à la lumière du jour avec en tête le gigantisme de ce chantier souterrain. Thomas, 22 ans, voulait y découvrir « les moyens techniques mis en place pour assainir la Seine ». Cet étudiant étudie des thématiques en lien avec l’environnement et le milieu marin. « Les investissements d’assainissement de la Seine depuis trente ans ont permis d’améliorer la qualité de l’eau et d’augmenter la variété de poissons observés jusqu’à une cinquantaine », explique le journaliste Stéphane Mandard.

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Perrine, également de 22 ans, confie une motivation plus personnelle : « J’aimerais bien pouvoir me baigner dans la Seine, même si je ne suis pas encore très sereine », confie-t-elle en souriant. Devant la météo quasi estivale de ce vendredi de septembre, certains ont pris leurs maillots espérant bien un petit bain dans le fleuve. Les baignades, côté de Bercy, se clôturent officiellement ce dimanche 21 septembre. Ensuite, il faudra attendre 2026 pour les prochains plongeons.

Cet événement se déroule dans le cadre du Festival du Monde, qui a pour partenaires Axa, partenaire principal, l’Agence de la transition écologique, Leboncoin, Spotify, Vins de Bordeaux et le soutien de la mairie du 13e arrondissement de Paris, de la Paris Design Week et de l’Institut français de la mode. Pour y participer, suivez ce lien.

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