Des drones d’origine inconnue ont survolé des aéroports civils et militaire au Danemark, jeudi 25 septembre, pour la deuxième nuit de la semaine. Le ministre de la défense danois juge qu’il s’agit désormais d’une « menace systématique » causée par un « acteur professionnel ».
Les drones ont été repérés au-dessus de trois aéroports civils et d’une base aérienne militaire, avant de repartir de leur propre chef, selon la police.
Lundi soir déjà, des drones à l’origine non identifiée avaient survolé l’aéroport de Copenhague, ainsi que celui d’Oslo en Norvège, pays voisin, bloquant leur trafic pendant plusieurs heures.
Ces incidents surviennent après l’incursion de drones russes en Pologne et en Roumanie et d’avions de combat russes dans l’espace aérien estonien, mais les autorités danoises et européennes n’ont pour l’heure fait aucun lien entre ces incidents.
Absence de « menace militaire directe »
Le gouvernement danois, qui insiste sur l’absence de « menace militaire directe », a annoncé acquérir de nouveaux moyens « de détection et de neutralisation de drones ». « Le but de ce genre d’attaque hybride est de semer la peur, de créer la division et de nous effrayer », a déclaré le ministre de la justice danois, Peter Hummelgaard.
Le pays scandinave, membre de l’OTAN, doit accueillir la semaine prochaine les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Union européenne pour un sommet à Copenhague.
L’aéroport d’Aalborg, l’un des plus grands du pays après celui de la capitale, Copenhague, a été fermé temporairement, puis rouvert plusieurs heures plus tard. Tandis que les aéroports d’Esbjerg et de Sonderborg n’ont pas été fermés car aucun vol n’y était prévu.
A la suite d’une « évaluation globale de la situation », police et armée ont décidé de ne pas abattre les drones, notamment pour la sécurité des civils, a précisé le chef d’état-major des armées danois, Michael Hyldgaard, lors d’une conférence de presse jeudi matin.
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« Nous n’avons pas non plus appréhendé les opérateurs » des drones, avait expliqué plus tôt la police locale. Elle a déclaré que les drones « volaient avec des lumières et avaient été observés du sol », mais qu’elle n’avait pu établir le type de drones ni la raison du survol.
Une enquête a été ouverte en collaboration avec les services de renseignement danois et l’armée dans le but de « clarifier les circonstances » de ces vols, a ajouté la police.
Acquisition d’armes de précision à longue portée
Après le survol de l’aéroport de Copenhague, la première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, avait dénoncé « l’attaque la plus grave contre une infrastructure critique » dans le pays, affirmant « ne pas exclure » qu’il s’agisse de la Russie. « Cela s’inscrit dans l’évolution que nous avons pu observer dernièrement avec d’autres attaques de drones, des violations de l’espace aérien et des cyberattaques contre des aéroports européens », avait-elle affirmé.
Elle faisait alors référence à de récentes intrusions de drones en Pologne et en Roumanie et à l’incursion d’avions de chasse russes dans l’espace aérien estonien à la mi-septembre.
Les gouvernements de ces trois pays membres de l’OTAN avaient mis en cause la Russie, qui a nié toute responsabilité, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, évoquant des « accusations sans fondement ».
Ces incidents interviennent une semaine après l’annonce par le Danemark de l’acquisition, pour première fois, d’armes de précision à longue portée pour pouvoir frapper des cibles lointaines, jugeant que la Russie représenterait une menace « pendant des années ».
Le week-end dernier, d’autres aéroports européens, à Bruxelles, Londres, Berlin et Dublin, avaient été perturbés par une cyberattaque dont l’origine n’a pas été communiquée.