
A la question de savoir si le silence et la longue absence publique du président camerounais, Paul Biya, replié depuis des mois dans son village, illustreraient une altération de sa capacité à gouverner liée à son âge avancé – 92 ans, dont près de la moitié au pouvoir –, Paul Atanga Nji va chercher son grand registre. Là s’étalent, page après page, ses notes manuscrites alignées dans des colonnes tracées à la main. Comme un gardien notant les entrées et sorties d’un immeuble, le ministre de l’administration territoriale et secrétaire permanent du Conseil national de sécurité y consigne ses échanges, courriers et rapports envoyés quotidiennement à la présidence.
« Il me répond au plus tard en quarante-huit heures, du matin jusqu’au milieu de la nuit », détaille le ministre. Preuve selon lui que Paul Biya, invisible depuis des semaines, « n’est pas un président pour le folklore ». Et de rappeler ses voyages des derniers mois en Chine, à Paris, Moscou ou Addis-Abeba… Sans oublier son incontournable présence dans la tribune pour le défilé militaire marquant la fête nationale de l’unité, le 20 mai à Yaoundé. « On a un seul chef, c’est lui », tranche Grégoire Owona, ministre du travail et secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti hégémonique au pouvoir.
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