Attribution des fréquences de la TNT : les « outsiders » passent au gril de l’Arcom

Ils ont tenté d’éclaircir les zones d’ombre lors de leur grand oral devant le collège de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Depuis lundi 8 juillet, ceux qui se rêvent en nouveaux entrants de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2025, assumant leur position d’« outsiders », ont été mis sous le feu roulant des questions de l’organe indépendant chargé de délivrer quinze nouvelles autorisations de diffusion, tandis qu’il y a vingt-quatre candidatures.

Mais même pour les projets qui pouvaient paraître intéressants – OF TV du groupe Ouest-France, RéelsTV du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, L’Express TV de l’entrepreneur Alain Weill ou encore Le Média TV, issu de la WebTV de gauche radicale du même nom –, le défi a paru immense dès lors que ces « outsiders » ont été confrontés au questionnement précis des conseillers.

François-Xavier Lefranc, président du directoire de Ouest-France, était fier, mardi 16 juillet, de mettre en avant, dans son propos liminaire, l’implantation locale de sa potentielle chaîne de télévision produite depuis Rennes. Un projet « né et pensé loin de Paris » ayant pour but de « valoriser la grande diversité des médias de territoire », a-t-il dit, avec des programmes garantis « sans voyeurisme, ni sensationnel », a ajouté Maud Lévrier, membre du directoire, avant que le conseiller Hervé Godechot ne jette un froid. « A aucun moment vous ne parlez d’une équipe rédactionnelle propre à la chaîne, a-t-il constaté. Comment garantir une indépendance du média lui-même par rapport à Ouest-France ? »

L’indépendance du groupe Ouest-France, média détenu et contrôlé par une association à but non lucratif, est un « principe majeur », ont répondu ses dirigeants, avant de promettre que « le travail éditorial d’OF TV sera indépendant » du quotidien, dans un léger flottement. « Mais comment sécuriser le circuit de l’information si vous faites appel à des prestataires extérieurs à la télé ? », ont relancé M. Godechot, ainsi que le conseiller Antoine Boilley. « On a encore un peu de travail », a fini par concéder M. Lefranc, pendant cette audition qui a parfois ressemblé à un chemin de croix.

« Réconcilier les Français avec le réel »

Quelques heures plus tôt, c’était au tour de Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de Czech Media Invest (CMI) France et bras droit de M. Kretinsky, de présenter RéelsTV, chaîne qui a pour but de « réconcilier les Français avec le réel » grâce à une grille composée à 50 % de documentaires, à 25 % de débats – dans un talk-show quotidien de 19 heures à 21 heures en semaine – ainsi qu’à 25 % de divertissements, diffusés en soirée. Une ambition d’autant plus nécessaire, selon l’homme d’affaires tchèque, qu’elle se produit dans une période de « détérioration, voire destruction, du débat public », ce dernier accusant « le monde d’Internet » et « l’agora », dans une vidéo enregistrée, faute de ne pouvoir être présent physiquement.

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