Salon d’orientation postbac dans les métiers du numérique, un samedi de décembre 2024, en région parisienne. Parents et lycéens se pressent dans les allées. De stand en stand, ils se renseignent sur ce que proposent les différentes écoles. Curieux de savoir si celles-ci jouaient le jeu de la transparence, nous avons fait l’expérience de nous présenter comme une famille en quête d’informations pour des bachelors.

Sur le stand de ce CFA, on nous confirme que, oui, bien sûr, le bachelor d’informatique en question équivaut à une licence et permettra de poursuivre par un master à la fac – c’est faux, puisqu’il est uniquement reconnu par le ministère du travail, et pas par celui de l’enseignement supérieur. La formation pourra même être gratuite, avec la possibilité d’être en alternance dès la première année. Il faudra s’inscrire dès janvier pour avoir le temps de trouver une entreprise. « Et si ma fille n’a pas le bac ? », interroge-t-on. Réponse : « Ne vous inquiétez pas, ils le donnent à tout le monde. »

Un peu plus loin, une école du numérique fait valoir elle aussi qu’elle est hors Parcoursup, que les inscriptions sont ouvertes dès maintenant et qu’un simple rendez-vous avec la directrice suffira. « Le bachelor visé donnera-t-il une équivalence en licence ? » Oui, nous répond-on, après quelques hésitations. Une troisième école nous confirme, à son tour, que le bachelor proposé équivaut à une licence universitaire, même chose pour le mastère (qui n’est pourtant pas un master universitaire de niveau bac + 5). Cette fois, non seulement les inscriptions sont ouvertes, mais on nous conseille de faire vite, car les places partiraient comme des petits pains. Au total, une seule école privée à but lucratif sur les quatre consultées répondra de façon transparente : « Ce bachelor est une formation professionnelle. Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas la même chose qu’une licence à la fac. »

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